Guillemin, doux rêveur, impuissant face à la violence du monde, convoque sur scène les personnages qui peuplent son univers mental. Tout se mêle et se confond : les guerres dans le monde et les conflits intimes, l'enfance et la violence, la fin du travail et le jeu… Le texte est tendu entre deux pôles : le réel et l'artifice. Il fait référence à de nombreux faits d'actualité (la fermeture des mines, les guerres ethniques, religieuses, génocidaires, les snipers, etc.), mais leur juxtaposition même crée un effet d'étrangeté. L'écriture, extrêmement dramatique, construit des scènes d'action d'apparence réalistes. Mais peu à peu le fil narratif hoquette. Une multitude de décrochages font sans cesse irruption dans le cours de la pièce. Ils brouillent les pistes et plus nous avançons, moins nous savons ce qui tient du rêve ou de la réalité.