Ni pièce de théâtre, ni hommage, ce spectacle de Cédric Gourmelon est une nouvelle mise en mots d’œuvres plus ou moins connues de Léo Ferré. L’occasion d’entendre autrement des textes qui n’ont rien perdu de leur impact pour embarquer dans un véritable voyage jubilatoire.

C’est presque une histoire d’amour entre le metteur en scène et le célèbre auteur-compositeur qui s’exhibe sur les planches. Seul sur scène, comme attendant son idole, l’acteur chuchote, scande, vocifère les textes sauvagement poétiques de Léo Ferré. Cédric Gourmelon plonge à corps perdu dans cette écriture d’un autre sans jamais, pourtant, se laisser enfermer par le personnage. La simplicité du décor met en exergue son énergie. Sans peur de la démesure, souligné par le jeu des lumières, il se jette entier dans la bataille, éructe, se traîne au sol. En plusieurs tableaux arrangés à sa sauce, il trouve le moyen, en approchant pourtant une légende de la chanson française, d’envoyer balader toutes les conventions. Ce qui constitue sans doute, ne lui en déplaise, le plus flagrant des hommages à cet auteur hors du commun…