theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Varhung – Heart to Heart »

Varhung – Heart to Heart

Baru Madiljin ( Chorégraphie )


: Présentation

Dans le langage des Païwans, le terme « varhung » n’évoque pas seulement l’idée de « cœur », mais il est aussi l’expression du flot intérieur des émotions, de ces sentiments qu’engendrent la joie, la colère, la tristesse et autres humeurs – et tout en en soulignant la réalité, il traduit la belle et noble authenticité des sentiments de l’ethnie Païwan. Chez ce peuple sans écriture, les chants et la danse sont souvent le moyen d’extérioriser, par une palette subtile d’expressions orales, toute la complexité des émotions intérieures.


Dans ce spectacle, les performeurs deviennent auditeurs et locuteurs, avec deux questions : anemak (quoi) ? et makudja (comment) ?, sans cesse posées durant la danse, comme une interrogation aux quatre danseurs sur l’amour déçu et les difficultés de la vie. Nous prêtons toujours une grande attention aux soucis qui pèsent sur autrui, mais personne n’est en mesure de dire tout ce qu’il a sur le cœur. Varhung y remédie en agissant comme une catharsis.


En 2017, le Tjimur Dance Theatre a présenté As Four Steps au Festival Off d’Avignon. Jouée à guichet fermé, cette création a remporté un formidable succès et fait sensation, comme en témoigne les nombreux éloges critiques formulés alors. Ainsi pouvait-on lire dans Le Figaro sous la plume d’Ariane Bavelier : « Héritière des rites ancestraux mais aussi des leçons de Martha Graham, la pièce captive par son infinie variation sur l'abstraction. »


Varhung – Heart to Heart est une création qui revisite la tradition de musique et danse des Païwans et en recueille les éléments formels pour les sublimer en un langage corporel contemporain qui, dans l’interaction des chants et de la danse, s’exprime sur scène à travers la riche gestuelle des danseurs. Dans cette œuvre, le chorégraphe Baru Madiljin est parti d’une plante, le gingembre coquille, qui joue un rôle important dans la vie de la tribu, pour élaborer les mouvements articulant la danse. Les membres de la tribu, accompagnés des danseurs, sont allés dans la montagne récolter du gingembre coquille et c’est ainsi que « les gestes précis et délicats accomplis – gestes de cueillette, de séchage, et d’épluchage par strates – sont devenus les éléments constituants des mouvements de danse de Varhung – Heart to Heart ». C’est d’une seule traite, sans la moindre pause, que les danseurs accomplissent l’intégralité de cette performance chorégraphique. De temps à autre surgissent les rythmes de la danse des 4 pas, une danse de fête des aborigènes Païwan, accompagnés de psalmodies puissamment scandées. Que ce soit dans le martèlement des pas, dans les mouvements de la danse ou dans l’intensité des chants, la tension dramatique se manifeste avec la force d’un choc émotionnel.


Varhung – Heart to Heart vise à instaurer avec le public un dialogue intime. Baru Madiljin utilise le chant, la danse et les paroles des performeurs comme une maïeutique amenant la mise à nu des lourds secrets qui pèsent sur leurs cœurs. Ce faisant, il souhaite que ce soit aussi pour le public une catharsis, l’occasion d’extérioriser les frustrations sédimentées au plus profond du cœur et, partant, de s’en libérer. Un spectateur déclare : « Les cris et mouvements des performeurs, tous chargés d’une tension existentielle extrême, sont une thérapie de libération de tout ce que l’on n’a pas le courage de formuler par des mots. Quand s’abattent sur les performeurs les feuilles de gingembre coquille, c’est comme si tout ce qui pèse sur le cœur se volatilisait en un instant. » L’intériorité sauvage qui s’exprime dans l’attitude farouche et déterminée des performeurs fait de ce spectacle une expérience intense, grandiose et bouleversante.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.