La nature, la poésie, la merveille, le mal, la mort. « J’ai pour ambition de faire du bien au monde ». Quelques mots pour résumer John Keats(1795 – 1821). Y manquent l’humour (beaucoup), la certitude que la beauté́ est vérité́ (et inversement), et une vitesse vertigineuse : une poignée d’années pour produire quelques-uns des plus beaux poèmes de la langue anglaise. La poésie fut pour lui une illumination et une revendication, le lieu d’une pensée virevoltante, sensuelle et d’une honnêteté radicale. Faire entendre cette voix, c’est bien sûr dire ses poèmes et ses lettres mais c’est aussi le présenter, le rendre accessible, s’en étonner et ne pas craindre de faire sourire. Dans un frêle espace tout de carton s’élèveront lettres, poèmes, commentaires parfois fantasques et amusés. On s'appuiera à tel instant sur un petit théâtre d’objet, on verra quelques vignettes filmées, on chantera un poème et même une lettre entière, on esquissera trois pas de danse, l’on verra des figures peintes créées avec Raymond Sarti, l’on entendra un musicien en pleine improvisation, Mico Nissim – compositeur, pianiste de jazz, on ira jusqu’au slam. Bref, on essayera de reprendre la devise du peintre Manet « Tout arrive ».