: Intentions de mise en scène
L’écriture de Charlotte Delbo interdit au comédien toute
tentative d’incarnation. Il doit respecter la distance qu’elle a
elle-même créée. Représenter, et non pas seulement lire,
justifie le choix de la mise en scène : courir en disant les textes
pour approcher les sensations, l’arythmie, l’épuisement, la
nécessité de continuer.
En offrant au spectateur la même image pendant toute la
durée du spectacle, donc une image fixe et pourtant en
perpétuel mouvement, courir devient la métaphore centrale :
Charlotte Delbo ne veut pas transmettre l’expérience des
camps sur le mode réaliste, il faut donc que le spectacle
impose une image entre réalité et cauchemar, image surgie de
l’inconscient.
S’agit-il de fuir en acceptant de mourir ? S’agit-il de fuir en
refusant de mourir ?
S’agit-il d’échapper à l’insupportable souvenir ? S’agit-il de
rejoindre ceux qui sont encore en vie ?
Est-ce une fuite ou un élan ?
Thomas Germaine
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