« Quiconque a vécu solitaire sait à quel point le monologue est dans la nature. La parole intérieure démange… Ce texte de Nathalie Akoun n’est pas un monologue, mais une adresse. A nous, son public. Dans le rire et l’effroi, nous regardons et écoutons cette jeune femme qui, entre un tabouret aussi haut qu’elle et une bassine d’eau, posément, sereinement, nous dit sa folie… Aucune plainte, aucune tristesse chez elle, et beaucoup d’étonnement : étonnée par ses propres paroles, par celles des autres, par nous certainement qui sommes là à l’écouter, étonnée par le monde qui s’obstine à lui refuser une place, à elle et aux siens… Elle est cela, la jeune femme de Nathalie Akoun, celle qui vous chope, vous retient en s’agrippant au bas de votre veste dans la pénombre d’une cage d’escalier, entre un tabouret et une bassine d’eau. Etonnante car détonnante : elle a une façon de s’absenter du ton général, de ne pas vouloir être en harmonie avec les autres qui, si elle nous plaît et nous rassure un instant, ne tarde pas à nous inquiéter… »

Extraits de la préface de Jean-Louis Benoit,
directeur du Théâtre National de la Criée à Marseille.