Condamné à mort puis à une réclusion à perpétuité, Nelson Mandela avait, avec ses camarades prisonniers, représenté Antigone de Sophocle à la prison de Robben Island dans les années soixante.
Ce spectacle raconte cette journée particulière de ses 27 années de réclusion, cette journée de vie et de théâtre.
Antigone 466/64 évoque son enfance racontée dans son autobiographie Un long chemin vers la liberté, et met en scène Antigone de Sophocle dans la prison de Robben Island.

Antigone, mythe intemporel, et Mandela, icône contemporaine, sont tous deux des résistants à la pensée unique, à la pensée dominante, à l’injustice, quelque soit son bord. Par le don d’eux-mêmes, à travers la nuit profonde de la forêt, où vivent encore nos monstres, bêtes à corps d’hommes, ils tracent, avec d’autres, le chemin qui conduit à la réalisation d’un monde meilleur, partagé, où chaque personne de la société est prise en compte, quelle que soit sa couleur de peau, son sexe, ses origines sociales, ou même ses crimes.
Par ce voyage dans l’inconnu, ils nous montrent nos limites, nos obscurantismes, notre faiblesse, notre égoïsme mais aussi nos possibilités.
Même dans la peur, ils n’arrêtent pas l’énergie du flux des paroles qui sortent de leur bouche.
Ils sont un cri dans le capharnaüm et le vertige de la course en avant.
Battement d’ailes de papillon qui un jour se transforment en ouragan, ils réveillent et nettoient le monde de ses préjugés, de ses racismes, de son avarice et de sa cécité.

Antigone 466/64 est un chant en l’honneur de ces résistants, celles et ceux qui arrivent à dire « NON ! » à toutes les lois humaines qui déshumanisent la communauté des hommes, qui lui volent son libre arbitre et qui l’anesthésient.
Elle raconte l’histoire de deux enfants, Nelson Mandela et Antigone, qui sont nés dans des pays lointains, au fin fond de campagnes et qui traversent le monde en exprimant leur refus, remplis d’une force qui les transforme en soldats de la liberté, de la fraternité et de l’égalité.