Un homme est assis sur un banc. Il parle. D’une entreprise dans laquelle il travaille depuis 31 ans. De son transfert récent au service commercial. D’un jeune manager épatant. D’un chat, dont le comportement devient de plus en plus troublant. D’une tache qui ne part pas. D’un incident. Puis c’est une femme qui entre. Elle est experte en épanouissement personnel. Elle vit dans une résidence formidable. Elle attend son fils, qui n’arrive pas. Elle est alors témoin d’évènements étranges, qui ne sont pas sans rappeler ce qui est arrivé à cet homme. Et si cette grande entreprise, où cet homme travaille, était tout simplement devenue notre monde ? Une écriture singulière, un spectacle entre comédie et thriller sur les mutations du monde du travail.

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Note d’intention par Vincent Farasse Depuis près de 30 ans, et de manière encore plus prononcée depuis dix ans, l’un des mots les plus souvent employés par les politiques est le mot « réforme ». Réformer le pays, réformer le travail, réformer l’éducation… Avec toujours le même corollaire : que les gens s’adaptent. De fait, depuis trente ans, le monde du travail ne cesse de se transformer, et l’on exige des gens qu’ils s’adaptent à ces transformations, quelles qu’en soient leur ampleur et leur violence. France-Télécom en est l’exemple le plus connu. La particularité de cette violence est qu’elle s’exerce avec des mots à connotation positive : projet-optimisation-performance-créativité. Ce qui rend la lutte beaucoup plus difficile : qui peut dire en effet qu’il est contre la créativité ? Par ailleurs, ce nouveau langage, qui opère dans le monde du travail, tend à se répandre progressivement dans toutes les sphères de notre société, jusqu’à notre vie intime. J’ai voulu, à travers deux personnages, et deux histoires, à la fois indépendantes et reliées entre elles, travailler sur ces nouvelles formes de violence et ce retournement du langage, dans le monde de l’entreprise, pour le premier, et dans la vie intime pour le deuxième.