« Nos vies, nos « pauvres » vies sont cette course que nous ne pouvons arrêter. Comme celle d’un train sans conducteur, avec tout autour les images qui défilent… Les paysages qui se changent… le ronron des moteurs…

Ce train si nous pouvions le stopper pour une seconde seulement nous révèlerait ce après quoi l’on court si vite : une seconde au présent sans projection dans l’avenir, sans nostalgie du passé…

Ce que l’on n’appréhende finalement jamais : « un peu de temps à l’état pur ». »

Nous sommes les enfants du XXème siècle, la génération charnière entre celui-ci et l’actuel. La grande histoire a façonné nos histoires individuelles, familiales et intimes. Nous nous sommes construits comme personnes, citoyens, adultes, parents à notre tour, à travers son héritage, ses références, ses progrès, ses luttes sociales, ses guerres, ses échecs et c’est le sujet de ce spectacle - interroger l’histoire à travers la singularité de nos regards personnels.

Fruit de plusieurs saisons de travail sur la thématique du souvenir, « Un siècle », un voyage de la petite à la grande histoire, explore l’importance du lien vivant que chacun peut tisser entre sa propre vie et l’histoire. En plusieurs tableaux visuels et musicaux, cette création mêle le récit de l’histoire du XXe siècle, de sa naissance à sa fin, et la façon dont elle a façonné la génération X, la dernière à être devenue adulte au sein de ce siècle.

Une écriture de plateau, un procédé contributif

Le texte de Bertrand Sinapi s’est nourri des souvenirs, parcours et expériences des comédiens, de leur propre sentiment d’appartenance au siècle. Cette matière a ensuite été traitée par l’écriture pour composer le texte final, un texte de théâtre avec toute sa valeur littéraire.

Ce procédé d’écriture, qui se nourrit des personnes qui évoluent au plateau, met en lumière le groupe que nous constituons. Par ce biais, nous espérons que le spectateur a l’espace de replonger dans sa propre mémoire.

La musique live, vectrice de souvenirs

La musique agit au théâtre comme les odeurs dans la vie, quand elles raniment des sensations, des moments passés. Elle marque son époque, est capable de nous replonger dans l’atmosphère d’un temps.

La chaleur de la voix chantée, du chœur de quatre voix que Frédéric Fresson forme avec les comédiens constituera la bande-sonore du spectacle. Les tableaux donnant à voir l’évolution du siècle seront essentiellement visuels, c’est la musique qui prendra le relais de la parole des comédiens.