Un Barbier est l’adaptation en français du Barbier de Séville à destination d’un jeune public. Il propose une dimension participative car permet aux spectateurs d’apprendre certains airs afin de chanter avec les personnages de l’intrigue. Nous sommes à la fois confident, agent de police et témoin de l’histoire qui se joue.
En tant qu’opéra bouffe, nous souhaitions monter ce Barbier de Séville en assumant pleinement sa part de comédie. C’est pour cela que nous avons convoqué une imagerie pop, moderne et expressive emprunt du théâtre d’objet et du cinéma d’animation. Figaro est typiquement ce genre de figure. En pleine connivence avec le spectateur (factotum de la ville et du théâtre), il devient le magicien de cet intrigue. Tel un renard de dessin animé, il tire sur les ficelles et triomphe à la fin. Vagabond-bohème sortit d’un conte, il circule sur son triporteur de barbier qui lui sert de valise, de maison ambulante et d’outil de travail.
C’est en jouant avec les échelles de grandeur, en contrastant les univers des personnages (jeunesse volubile sur fond de papier peint de salle d’attente interminable), ou en s’amusant des codes de l’opéra que nous avons souhaité mettre en perspectives les enjeux de cette histoire et permettre au grand public d’en prendre partie.
Enfin le questionnement du rapport amoureux n’est jamais loin de notre travail et est l’une des trames principales de cette oeuvre car deux façons d’aimer s’y opposent : celle des jeunes amoureux, fougueux et passionnés et celle du docteur Bartolo, rationnel et scientifique.
Il est, pour nous, très important de creuser ce sillon, et c’est pour ce fait que nous nous sommes amusé à décliner, graphiquement, le motif du coeur afin de jouer avec ses sens multiples.