: Présentation
Questions à Marie Vialle
Quel est le thème du “Triomphe du temps” ?
C'est le temps, le passage du temps, l'âge, la mort aussi. C'est très
doux, plus que je ne le pensais, ça raconte l'enchaînement entre la
présence vivante et l'ombre des morts, dans le rêve, dans le sommeil,
partout.
Vous parlez de conte, comment cela devient-il du théâtre ?
À la lecture, je n'ai pas réfléchi que c'était des contes, mais je connais
leur réalité, presque physique, en tant que texte. Et pour moi, il s'agit
plutôt d'essayer de trouver comment à partir d'un corps et d'un espace,
on produit du théâtre en dehors d'un dialogue entre deux personnages
sur scène. Pour ce nouveau travail, je recherche un dialogue entre deux
acteurs sur scène en dehors d'un dialogue parlé. C'est différent, on
invente une parole des corps.
Pourquoi cette volonté d'être deux ?
C'est une chose qui s'est pensée à deux, faite à deux avec Pascal
Quignard. Je ne voulais plus être seule sur scène, et j'en ai fait la
demande à Pascal lorsqu'il a écrit le texte. Lui a accepté mais a décidé
que je porterais seule la parole. Ce que j'ai choisi, c'est de travailler avec
un comédien le plus éloigné possible de ce que je suis, physiquement,
dans le type de présence que nous avons sur scène. J'ai le désir que le
dialogue se noue en permanence entre la parole et le silence. Lorsque
la parole est présente, il y a du silence qui est là aussi, de façon
ostensible. Le silence comme une matière en plus nous cherchons ensemble quelque chose que j’ignore. Pour “Triomphe du temps”, il y a quatre contes.
“En 2003, entendant Marie Vialle répéter “Le nom sur le bout de la langue” dans un théâtre de Saint Denis, aussitôt je voulus ajouter deux autres contes. La nuit même, dans la fin de la nuit. Je ne sais pourquoi c’était évident. Si impératif. Un seul conte ne suffisait pas. Peut-être désirais-je inventer des “Sonates de contes”. J’admire Marie Vialle. Désormais, nous cherchons ensemble quelque chose que j’ignore. Pour “Triomphe du temps”, il y a quatre contes. Un conte-cadre et trois contesinternes. Il fallait un comédien masculin muet et Marie seule à parler - non seulement seule à parler mais devant aller jusqu’au chant et aux hurlements. En écrivant cette “sonate” c’est tout ce que je savais. Ensuite, sur la scène, je laisse Marie travailler entièrement seule.”
Pascal Quignard
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