Je ne sais quels souvenirs et quelles pensées hantent nos rêves nocturnes et je n'ose m'en enquérir, car moi-même je me dois d'être optimiste. Mais parfois j'imagine qu'au moins la nuit nous nous souvenons de nos morts et des poèmes que nous avons aimés autrefois.
Hannah Arendt

Théâtre mort est une pièce dédiée aux héros ratés du XXIème siècle, aux révoltes enfouies, aux amours manquées, aux illusions perdues.

A l'heure du doute européen, face à la résurgence des partis fascistes et nazis, le Théâtre mort dresse le portrait éclaté d’une génération aux prises avec son héritage et ses fantômes (guerres, nationalismes, colonialismes politiques et économiques, chute de l'URSS et idéologie de « fin de l’Histoire ») dans une fresque où s'entrecroiseront les spectres d'Ophélie et de H., Marguerite, L'Idiot, Octave, La Femme qui a perdu son cœur, Baal, Lulu, les Chevaliers de l'Archange et le Chef du Parti du Progrès... écrivains, clochards, Parques, prostituées et fossoyeurs, venus faire trembler les mythes fondateurs d'une civilisation.

Comme un vinyle rayé laissant tourner en boucle les airs trop-connus d'une sonate de Schubert, d'une symphonie de Beethoven, ou du Boléro de Ravel, le Théâtre mort vous convie à une véritable Fête des Morts, où les âmes des ancêtres, des animaux, des forêts et des pierres se mêlent aux larmes et aux rêves des vivants, guidés par la ferveur, l'inconscient, le mystère et la joie, passants éternels sur la Terre, « en route vers le néant ».