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That corpse you planted last year in your garden

+ d'infos sur le texte de Heiner Müller
mise en scène Irène Bonnaud

Texte de rêve, octobre 1995 est l'un des derniers textes écrits par Heiner Müller : récit de rêve, il met aussi en scène la mort prochaine de son auteur.
Avis de décès a été écrit vers 1975 et revient sur le suicide de sa femme Inge Müller (1966), un souvenir de fin de guerre (1945, dans le Mecklembourg) et des images de l'enfance de l'auteur.
L'Homme dans l'ascenseur est un texte de prose autonome écrit en 1978, intégré par la suite à la pièce La Mission. Selon l'autobiographie de Müller, il aurait été écrit à la suite d'une convocation de l'auteur par le président de la RDA, E. Honecker.


La réunion de ces trois textes, qui oscillent entre le récit de rêve et la confession, cherche à faire apparaître une ligne de force de l'œuvre de Müller : l'apparition de l'auteur sur la scène du théâtre, dans la lignée du théâtre à la première personne inauguré par Strindberg. De la photographie de l'auteur, affichée puis déchirée dans Hamlet-Machine, à la présence de Müller lui-même sur la scène du Petit Odéon pour le spectacle Heiner Müller-De l'Allemagne, mis en scène par J. Jourdheuil et J.F. Peyret, Müller est l'un des auteurs de théâtre qui s'est écarté le plus résolument de la forme du drame dialogué pour explorer un théâtre autobiographique, fondé sur la mémoire de l'auteur, dans lequel les personnages ne sont plus que des projections et des dédoublements de lui-même.


Chez Müller, il n'est pas rare de voir l'écrivain dans le rôle du bureaucrate (et inversement). La table pour écrire et le papier sont leurs instruments de travail communs. Deux motifs reviennent sans cesse : l'homme derrière sa table pour écrire et l'homme contemplant les catastrophes du monde depuis un seuil ou une fenêtre, n'y prenant pas part lui-même, jouissant plutôt du spectacle de la souffrance. Müller est loin de prétendre pouvoir parler au nom des morts ou au nom des victimes. Il se met en scène au contraire dans le rôle de l'assassin. Regard qui surveille et manipule les êtres, héros livrant un combat contre lui-même, bureaucrate désorienté ou impitoyable, les personnages mülleriens conduisent à un autoportrait de l'auteur, à une autocritique, ou à ce genre théâtral nouveau, l'autodrame. Les textes de Müller se présentent comme des récits de cauchemar. Les motifs sans cesse présents de la naissance et de la mort, du meurtre et de la culpabilité donnent l'impression d'entrer dans le cerveau de l'auteur, dans sa mémoire et dans ses rêves.

Irène Bonnaud

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