Frangins est une comédie pour un acteur construite en une douzaine de tableaux, douze pierres posées sur le chemin escarpé que l’enfant va emprunter, avec plus ou moins de bonheur, pour parvenir à s’extirper de la zone d’influence de son frère aîné.

Découvrir qu’il n’est pas le petit-fils de Hans Andersen… Prendre des frappes de mule dans la tronche, parce que le frangin l’a condamné à être gardien de buts à l’âge de huit ans… Attaquer le 7ème de Cavalerie du Général Custer sous les orages d’Auvergne… Valdinguer sur les tatamis du club de judo… Défier les nuits de pleine lune la terrifiante Dame Blanche qui squatte le jardin de la grand-mère…Défendre son premier amour au péril de sa vie contre l’éternel rival…Découvrir la puissance politique d’un perchiste polonais pendant les JO de Moscou...Ne jamais admettre qu’une « bobinettechéra » , ça n’existe pas…Survivre à une insupportable soirée footballistico-sévillane de 1982…Voilà quelques unes des épreuves de ce parcours du combattant auquel le gamin va devoir s’atteler pour prouver à son aîné, et donc au monde entier, et finalement, à lui-même qu’il est bel est bien né !

Grandir, en fait.

Quelle est la distance qui sépare la fratrie de la fraternité ?

Quel est l’écart à combler pour que les liens du sang fassent place aux sentiments ?

Comment nous façonnons-nous mutuellement, « précédents et suivants », en grandissant côte à côte ?

Au-delà de chaque histoire, qu’y a-t-il d’universel dans ce besoin viscéral d’être reconnu de l’autre ?

Qu’est ce qui se joue, là, durant ces années déterminantes ?

Jouer.

C’est évidemment l’un des mots clefs de cette aventure.

Jouer, s’amuser de ces expérience foisonnantes pour faire rejaillir chez chacun le frisson d’une enfance parfois enfouie ou brûlante, heureuse ou chaotique, mais qui nous permet, à nous les « grands », quand on l’évoque avec bienveillance, de s’en détacher sans l’oublier, et de construire nos vies d’adultes.