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Sodome, ma douce

+ d'infos sur le texte de Laurent Gaudé

: Présentation

Une femme se réveille de la nuit des temps …


Elle se réveille pour nous raconter son histoire, sa véritable histoire que la brume des siècles et la mauvaise foi des hommes ont occultée, et même interdite. C’est avec stupeur que les temps modernes ont entendu parler de sa ville natale. Son nom nous effraie ou nous fascine. Sodome, sa douce Sodome : « Je viens d’une ville qui n’est plus que ce nom que l’on prononce avec horreur ».
Cette femme, « dernière fille de Sodome », nous fait le récit de la chute de deux villes jumelles du monde ancien, perdu dans la mémoire. Sodome et Gomorrhe ont chu, et d’après elle, de la façon la plus brutale qui soit. Leur sensualité et leur volupté, et surtout leurs femmes, étaient un sacrilège vivant pour l’ennemi: «C’est nous qu’ils voulaient détruire. Vivantes, nous leur brûlions le visage. Vivantes, nous blasphémions leur dieu».
Après la chute des deux villes, un monde monothéiste et patriarcal, fait de lois et d’interdits, s’est imposé sur les ruines d’un monde de la joie de vivre, « où le parfum lourd des lys sauvages emplissait les rues et donnait à l’eau de nos fontaines un goût sucré ».
Comment parler de la brutalité d’une manière poétique ? Comment faire du récit des sévices un poème ?
Voilà le grand exploit que Laurent Gaudé a mené à bien en écrivant cette pièce. Il nous enchante cette fois-ci avec une écriture synthétique, avec cette cadence des métaphores odoriférantes qui deviennent le parfum vivant d’une ville de joie. Et à l’arrière plan de la beauté du langage et des souvenirs, nous trouvons la guerre, toujours la guerre, avec ses horreurs et sa laideur. Mais le récit de la guerre et de la torture devient ici un chant de la souffrance, parfois brutal et lancinant, mais toujours d’une beauté surprenante. C’est ainsi que l’auteur s’inspire du mythe biblique pour nous raconter, par la voix de sa dernière rescapée, la véritable histoire de Sodome.
Après deux pièces du dramaturge chilien Marco Antonio de la Parra (Tristan et Yseult, boléro immobile et L’Ange de la Faute), la Compagnie Diversités entame avec son nouveau spectacle sa première mise en scène d’un auteur français.
Ce qu’en dit Leonardo Alejandro Hincapié :
« Une femme se réveille de la nuit des temps, la nuit de son temps à elle, disparu, apparemment, à jamais. Rien de plus évocateur pour moi en ce moment de mon parcours. Cette femme qui se réveille me fait penser à l’archétype du Féminin qui sommeillait en nous, en tout un chacun, et qui se réveille à notre époque. C’est de cette manière que je voudrais voir cette histoire belle et cruelle sur scène : un archétype de la féminité bafoué, meurtri, bâillonné, nous raconte son histoire, sa véritable histoire. Un décor minimaliste : trois tabourets, un cercle de sel ou de sable et beaucoup d’eau, réelle ou évoquée. Le personnage sera habillé en blanc, une robe qui rehausse non seulement sa sensualité mais aussi sa réclusion symbolique : dans du sel, dans la mort, dans l’inconscient ».

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