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Silence encombrant

Barthélémy Bompard ( Direction artistique )


: Présentation

« Qui veut se souvenir doit se confier à l’oubli, à ce risque qu’est l’oubli absolu et à ce beau hasard que devient alors le souvenir. »
Maurice Blanchot


Un globe terrestre, un capot de voiture, une cage à oiseaux, une poupée, une machine à laver...
Tous ces objets cassés sont sortis d’une benne à ordures et transportés à la force des bras d’individus fragiles,à la volonté inébranlable. A pas lents et hésitants, le visage couvert de poussière, le clown, le gendarme, la prostituée, le poète et les autres (se) traînent et posent les déchets sur le bitume transformant l’espace en décharge.
Dans le silence hurlant de sons, de débris raclant le sol, de chocs et de rencontres muettes, ces hommes et ces femmes tentent de trouver un sens à ce rébus de débris. Ce bal des ombres résiste et pousse la ligne de front vers une rive incertaine, celle où la folie des sages et la sagesse des fous s’observent.


Superposition entre ce et ceux que l’on jette et dont on se débarrasse. Les humains et les déchets se confondent. Les objets deviennent organes et les humains des machines usées, bonnes pour la casse. Un globe terrestre, une cage à oiseaux avec une cloche à l’intérieur, un wishbone de planche à voile, une cuvette de cabinet, une bonbonne de gaz… Tous ces déchets sortis d’une benne sont transportés à la force des bras et des pieds d’individus « sans consistance », quasiment invisibles, cachés. Et le bruit dans le silence parvient jusqu’à nos oreilles. Les yeux suivent le mouvement des objets à corps et des corps objets. Tout arrive en vrac. Epars sur ce territoire, les éléments sont là : cuillères, plumes, chaussettes... La « vie humaine » surgit avec un homme éberlué de voir ses mains bouger. Est-ce leur ultime geste dans un monde où l’action au détriment de la pensée et de la contemplation est la principale (pré)occupation de l’homme ? Seuls les individus dans le sas qui mène vers la mort respirent un autre air, celui des dernières minutes d’existence où l’on profite de chaque instant. Objets-souvenirs pour celui qui s’en sépare, évocateurs pour celui qui regarde. Comme dans un miroir : on regarde le visage vieilli et derrière, on voit celui qu’il a été ; Si vous tendez l’oreille, vous entendrez également la solitude des êtres.

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