Une station de métro, ses briques blanches, ses chaises vertes en plastique, un accordéoniste jouant ses ritournelles et un flot d’usagers qui entre, sort, s’arrête… Sehnsucht nous parle de nostalgie, de mélancolie, mais aussi de désir, fidèle à l’expression allemande qui réunit en un mot ces trois ressentis. Sur scène, six danseurs issus du tanzmainz se confrontent dans une danse énergique et décalée aux magnifiques Variations Goldberg de J.S. Bach jouées à l’accordéon par le virtuose Philippe Thuriot.

Dans ce spectacle, Koen Augustijnen interroge le monde. Pour ce chorégraphe belge, pilier des Ballets C de la B, Sehnsucht traduit l’expression d’une insatisfaction fondamentale, elle-même reflet d’une société d’ennui sans cesse dirigée vers l’opulence. Nous voulons toujours ce dont nous ne disposons pas et une fois que nous l’avons, il semble que toujours quelque chose nous manque. Sehnsucht ne peut-il jamais s’arrêter ? Un mot pour autant de définitions, traduit ici magistralement par le langage universel de la danse.