De Rimbaud, il nous reste des mots, ses poèmes, ses correspondances. Une photo, son visage. Une vie racontée dans de nombreuses biographies. Quelle voix avait-il ? Quel débit ? Quel corps ? Comment le bougeait-il ? Sa démarche, son attitude ? De cela nous ne savons rien. De Zakary, nous avons une vidéo virale, vue des millions fois sur Youtube. Une lettre adressée au Ministre de l’Éducation, publiée dans Mediapart. Un écrit non publié, son Testament adolescent. Certain l’ont vu sur scène, le connaissent. Il est de son temps, dans son temps. Il a 18 ans, un corps, une plume, une voix.

Si Zakary est en vie, Rimbaud n’est pour autant pas mort. Zakary nourrit, illumine sa vie des mots de Rimbaud quand Rimbaud continue de vivre, entretient son immortalité au travers de Zakary.

Écouter Zakary et sa voix est celle de Rimbaud. Regarder bouger, danser, Zakary et ce corps est aussi celui de Rimbaud, qui marche, danse. Entendre un poème, une correspondance de Rimbaud et penser que Zakary l’a écrit. Entendre la prose de Zakary et croire que Rimbaud nous parle. Qui est qui, qui parle, qui bouge, qui danse ?

Qui invective, rêve ? Qui se révolte ? Qui se dresse contre, s’élève pour ? Qui va de l’avant ?