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Retour de Kigali

Olivia Rosenthal ( Conception ) , Dorcy Rugamba ( Conception )


: Présentation

Une proposition d’Olivia Rosenthal et Dorcy Rugamba

Textes de : Mandali Léon Athanase, Désiré Bigirimana, Amélie Durand, Jean Delacroix Hakizimana, Aimée Ishimwe, Jean-Paul Kayumba, David Lopez, Louise Mutabazi, Natacha Muziramakenga, Élise Rida Musomandera, James Rwasa, Aimable Twiringiyimana, Cécile Umutoni, Élitza Gueorguieva, Olivia Rosenthal, Dorcy Rugamba

La mémoire d’un événement de très grande ampleur (comme le fut le génocide des tutsis en 1994) n’est pas seulement affaire de chercheurs et d’historiens. Elle est aussi nourrie par les souvenirs personnels de ceux et celles qui sont nés juste avant 94 et ont vécu, à un âge où les souvenirs ne s’impriment pas encore, des événements qu’ils ne se rappellent pas tout à fait. Pour eux, écrire sur le génocide des tutsis au Rwanda, c’est transcrire des sensations presque oubliées, aller chercher des anecdotes de leur enfance, reprendre des récits rapportés par des proches, et surtout raconter les suites, la vie telle qu’elle se déroule vingt ans plus tard parce que cette vie-là, qu’ils le veuillent ou non, porte les traces de ce qui s’est passé. Et pour ceux qui viennent d’autres horizons et qui n’ont pas fait l’expérience directe du pire, écrire sur un pays lointain a exigé une attention vigilante, attention grâce à laquelle établir, par la fiction et en dépit des différences de culture, d’étranges correspondances entre des existences pourtant incomparables les unes avec les autres. Voilà ce que tous ensemble, français, belges, bulgare et rwandais réunis, nous avons fait. Nous avons regardé des images, nous avons lu des textes, nous avons parlé, nous avons transcrit et traduit, nous avons écouté, nous avons raconté, nous avons inventé, nous avons filmé, nous avons écrit.


Olivia Rosenthal




[...] Peut-être nous faudrait-il renaître, re-débarquer encore une fois sur terre bleus et tout frais. Nous réapprendrions alors à marcher comme au premier jour. Nous pourrions alors redécouvrir le monde et sa poésie, nous jetterions un regard neuf sur les fleuves et les falaises sans imaginer un seul instant qu’on puisse y précipiter des enfants, nous verrions amusés la houe qui sarcle les champs ou la serpe qui taille les prés et ces outils bucoliques n’éveilleraient rien d’autre en nous sinon la saveur des fruits de la terre. Ce serait magnifique de revivre un été et le temps des premiers amours, nous irions parmi les hommes sans crainte car rien ne nous interdirait de les croire sur parole. Mais qui serait capable d’un tel oubli ?


in Marembo, Dorcy Rugamba


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