Après l’enterrement de son père, Didier Eribon retourne chez sa mère à Reims, sa ville natale. Il  retrouve le milieu ouvrier qu’il a quitté trente ans auparavant, pensant pouvoir vivre sa vie à l’écart de sa famille et s’inventer soi-même en tournant le dos à son passé.

Progressivement, il réalise que sa rupture avec sa famille ne s’explique ni par son homosexualité ni par l’homophobie de son père mais plutôt par sa honte de son milieu social d’origine. Il prend alors conscience des déterminismes sociaux qui ont pesé sur ses parents et sur ses frères. Il essaye ensuite de comprendre pourquoi sa famille et les classes populaires sont passées d’un vote massif à gauche à un vote pour l’extrême droite.

C’est de manière frontale comme un choc, découpé en une série de monologues qui s’enchaînent et avec deux musiciens, que Stéphane Arcas met en scène ce récit bouleversant dont il signe l’adaptation.

Il s’agit de faire résonner cette épopée familiale racontée sous fond sociologique comme un cri intérieur proche du jazz et du rock ;  faire résonner son sens politique et en libérer l’émotion. « L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ce qu’on a fait de nous. »  J.P. Sartre.