Ce projet se réalise plus qu'il ne s'énonce, il n'est pas dans la pensée, mais dans l'action.

Parler de la violence. Du monde autour de nous, de nos rapports.
Comment, même en partant, nous sentons le poids du monde autour de nous?

Le texte de Jon Fosse parle d'être Seuls ensemble, il est basé sur la solitude des deux personnages.
C'est une confrontation qui me paraît très juste dans le rapport à la scène et au monde contemporain : Comment être ensemble ?

J'ai eu l'envie de mettre en avant la difficulté de communiquer, montrer comment on entre en jeu. Comment, dès que le regard de l'autre est sur nous, le moi social s'installe, sans même que nous nous en rendions compte. C'est cette image de nous-même que nous créons en fonction de notre interlocuteur. Nous-nous adaptons aux désirs de l'autre, ou bien nous manipulons l'autre, en lui donnant ce qu'il veut voir.

Cela passe par la mise en scène, en invitant le public à être acteur de ce qui se passe, les immerger dans l'histoire, en les positionnant autour de nous, dans une scénographie quadri-frontale, dans l'espace de Jeu. Autour de nous, avec nous, ils assistent à l'exposition de ses comédiens, qui ne sont pas prêts, et qui « vrillent ».

Le texte de Jon Fosse commence, et annonce alors un autre rythme: hachée, minimaliste, l'écriture installe un univers sombre et angoissant. Un couple s'isole du monde, et alors qu'ils viennent d'arriver, soudain leurs prends la peur que quelqu'un d'autre arrive.

Un Homme viendra.

A travers l'enchaînement des différentes écritures, se révèle les natures et les envies, et nous permet de nous immerger, ensemble, dans notre rapport au monde.