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Pulvérisés

+ d'infos sur le texte de Alexandra Badea

: Présentation

Quatre personnages pour une seule entreprise. Des sous-traitants aux quatre coins du monde pour une seule multinationale française. C’est la mondialisation : nos téléphones ou nos lunettes, conçus et « designés » aux États-Unis, en Corée ou au Japon, faits de matières premières produites en Afrique ou en Amérique du Sud, sont assemblés en Chine puis vendus sur toute la planète.

Alexandra Badea parle de notre relation douloureuse au travail et de sa place dans notre vie quotidienne. Comment cette entité «travail» impose-t-elle son rythme, à plus forte raison dans une entreprise fonctionnant sur plusieurs fuseaux horaires ? Chacun est renvoyé à ses seules capacités de volonté et de résistance pour avancer, se distinguer ou simplement ne pas couler. Que nous travaillions ou non, que nous soyons à l’école ou à la retraite, le travail est présenté comme l’activité centrale de tout humain, celle qui nous donne une place dans la société. Le spectacle nous met en relation avec cette chaîne dont nous faisons partie, chaîne qui engage d’autres humains pour que nous puissions consommer à notre aise.
Les nouveaux moyens de communication sont au cœur du fonctionnement de cette « entreprise monde » : en fond de scène, un grand écran, seul élément scénographique. C’est là que nous voyons nos collègues.
Alexandra Badea écrit une tragédie contemporaine de quatre héros du quotidien : une ouvrière chinoise, un commercial sénégalais, une ingénieure roumaine et un cadre supérieur français. Leur parole est portée par un choeur, une assemblée de personnes de Limoges et de ses environs qui prendront en charge l’essentiel du récit, accompagnés de deux acteurs sur scène, mais aussi dans la salle.
Frédéric Fisbach fait un théâtre ludique et impertinent qui nous permet de rencontrer ces destins singuliers en écho à nos destins propres. Il raconte ces quatre vies et nous raconte nous, à partir de l’intime, dans ces mome
nts de pauses, d’échappées, juste avant ou juste après, quand on est face à soi.


« Pulvérisés est une pièce nécessaire, urgente. Dès que je l’ai lue, j’ai eu envie d’en faire quelque chose. Je ne voulais pas attendre : c’est maintenant et pas dans deux ans qu’il faut la faire entendre ! Autour de moi, j’ai réuni l’essentiel : des acteurs professionnels et amateurs, convaincus de l’urgence de la faire exister. J’ai pris le parti d’une mise en scène qui soit comme une esquisse, en indiquant où la mise en scène aurait pu aller si nous n’étions pris par cette urgence. Une représentation avec des lignes de fuites, des mises en perspectives, sans jamais aller jusqu’à l’achèvement ou la finition trop polie. On aurait pu imaginer des visages à nos quatre héros, projetés en grand sur un écran qui constitue à lui seul la scénographie, la scène appartenant au chœur, à nous tous. J’ai préféré ne pas leur donner de visages, ne pas faire image. Des « soldats » inconnus pris dans les dommages collatéraux, d’une guerre économique mondiale qui fait rage. Les images seront absentes de l’écran, de l’écrit seulement. Évoquer les images sans les montrer. Une façon d’ouvrir plus grand l’imaginaire, de miser sur les qualités d’interprétations de celui sans qui la représentation n’aurait pas lieu : le spectateur. »
Frédéric Fisbach

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