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Pourquoi mes frères et moi on est parti

mise en scène Sarah Tick

: Note d'intention

La situation parait quotidienne. Les mots d’Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre transcendent ce quotidien. Cette pièce est très inspirée du théâtre de l’âge d’or Espagnol, un théâtre libre d’unité de temps, de lieu, « variant le ton, passant du tragique au burlesque, de la délicate poésie au réalisme si cruel », parfois comique. L’absence d’unité de lieu, les sauts dans la temporalité, l’alternance de scènes dialoguées et de monologues, permettent au spectateur et à l’acteur d’être transportés, d’un terrain de foot, à une piscine d’un hôtel international, d’un cimetière à un banc de sable sur la plage. Changer, rêver, s’enfuir, aimer, devenir riche, célèbre, se battre pour l’honneur, la gloire.


Rien n'est figé, tout est possible...


Et pourtant, les mots d’Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre sont choisis, assemblés, répétés, scandés, la ponctuation est précise, qu’elle soit absente ou ultra présente : « Le mime Nour! Génial ! Hein ? Mo ? Le mime Nour ! Ou Nour le mime ! ». La théâtralité de ce texte réside dans sa nécessité d’être proféré, rythmé. C’est un texte de comédien, pour les comédiens. Il faut partir du texte, revenir au texte, à l’essence même du jeu, à ce jeu écrit, qui permet alors toutes les libertés pour l’acteur. Le travail n’est pas psychologique. Il faut partir de ce respect des règles, des virgules, des retours à la ligne, des points d’exclamation et d’interrogation, des répétitions... C’est là qu’est la contrainte qui permet au jeu de se créer et s’inventer.


Un nouvel idéal...


Je réfléchis à un nouvel idéal... celui qui auparavant pour beaucoup était religieux, associé au paradis, au salut... celui qui est devenu dans les années 80-90 un idéal consumériste... qui est devenu dans les années 80-90 un idéal consumériste... (représenté par ce que l’on devine de l’autre côté de la mer, par ces "lumières")... et celui aujourd'hui qui est un complexe mélange des deux : un retour vers un extrémisme religieux ou politique quel qu’il soit comme un ultime recours quand la consommation n’est pas accessible, quand ce que l’autre possède n’est plus un rêve mais peut être une menace. Ceux qui rêvaient hier, rêvent-ils toujours ? Que reste t-il quand on a rien ? Que cherche-t-on ailleurs, quand ici rien n’est possible ?

Sarah Tick

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