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Pour Louis De Funès

+ d'infos sur le texte de Valère Novarina
mise en scène Renaud Lescuyer

: Aux origines de ''Pour Louis de Funès''

Ecrit pendant les représentations du Monologue d’Adramélech, d’abord publié chez Actes Sud, en 1985, puis chez P.O.L., Pour Louis de Funès est un manifeste pour l’art de l’acteur, rendant hommage à Louis de Funès, qui prend ici la parole : « Il n’était pas de bon ton de l’apprécier. Ce n’était pas assez chic. Alors que c’était un très grand acteur de théâtre. J’ai fait parler Louis de Funès comme quelqu’un d’autre a fait parler Zarathoustra. » (V. Novarina) De nombreuses traductions de ce texte existent en italien, catalan, espagnol, portugais du Brésil, allemand.



Après L’Animal du temps (2004), L’Inquiétude (2005), avant L’Atelier volant (2009-2010), nous poursuivons l’exploration du « théâtre utopique » de Valère Novarina. Manifestant le désir d’un théâtre fondé sur l’expérience singulière de l’acteur et la mise en chair de la parole nous mettons en œuvre cet hommage posthume à Louis de Funès. Ce poème singulier, insolent et joyeux, devient point de départ pour une expérience théâtrale portée par l’acteur Vincent Bady, un voyage dans la matière et l’espoir d’assister à une transfiguration humaine , là sur le plateau du théâtre…



Texte fulgurant, appel à « l’acteur en vrai », Pour Louis de Funès réclame à l’acteur de se dépenser sans compter, de « poumoner », chuter, naître et mourir chaque soir en scène.



« Loin d’ici, écrabouilleurs de syllabes, arlequins en bois, pantins stylés, colibris nationaux, confuseurs de voyelles, faux rythmiques, feints ivrognes, diseurs pâteux, doubleurs lourdesques, singes symétriques, instruments de monodie, loin d’ici, metteurs en choses, metteurs en ordre, adaptateurs tout-à-la-scène, poseurs de thèse, phraseurs de poses, imbus, férus, sclérotes, doxiens, dogmates, segmentateurs, connotateurs, metteurs en poche, adaptateurs en chef, artistes autodéclamés, as de la conférence de presse, médiaturges, médiagogues, encombreurs de plateau, traducteurs d’adaptations et adaptateurs de traductions, vidéastes de charité, humains professionnels, , librettistes sous influence, sécheurs d’âmes, suiveurs de tout, translateurs de tout, improvisateurs de chansons toutes faites, loin d’ici, Monsieur Purgon ! Mettez-les loin d’ici !


Je voudrais qu’on éteigne la lumière sur le théâtre maintenant et que tous ceux qui savent, qui croient savoir, reviennent au théâtre dans le noir, non pour encore et toujours regarder, mais pour y prendre une leçon d’obscurité, boire la pénombre, souffrir du monde et hurler de rire. Souffrir du mètre, du temps, des nombres, des quatre dimensions. Entrer dans la musique. Venez, vous qui n’êtes pas d’ici. Entrez, enfants doués d’obscurité, vous qui vous savez nés de l’obscurité, venez ! Venez, assistons ensemble à la levée du trou. Car le théâtre n’est sur scène rien d’autre que la représentation d’un trou. Voilà l’idée à creuser. Voilà l’idée que Louis de Funès voulait creuser pour moi. » (…)
Pour Louis de Funès (extrait)

Renaud Lescuyer

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