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: Présentation

Chrémyle est un homme bon. Sans être miséreux, il n'a jamais réussi à atteindre la richesse espérée. Il ne sais si son fils unique doit suivre ses traces dans une vie honnête mais modeste ou s'il doit, comme d'autres, devenir fourbe et mauvais pour s'enrichir. Il décide donc d'aller consulter Apollon. Celui-ci l'invite à suivre le premier homme qu'il rencontrera au sortir du temple. Chrémyle s'exécute et tombe sur Ploutos, le dieu de l'argent en personne que Zeus, par jalousie, a rendu aveugle pour l'empêcher de dispenser les richesses aux hommes vertueux. Chrémyle, accompagné de son serviteur Carion, se lance alors dans le projet fou de lui rendre la vue.


Nous sommes dans un pays nommé la Grèce, dans une ville nommée Athènes. Pour Aristophane bien-sûr, il s'agit de la Grèce de l'antiquité et de la cité dans laquelle il vivait 400 ans avant J.C.. Mais nous, nous placerons l'action dans « une » Grèce, « une » Athènes, dans une société assez semblable à celle que nous connaissons aujourd'hui dans nos contrées. Nous imaginerons des hommes quelque part, qui auraient évolués dans le même sens que nous et qui, par une action folle, révolutionneraient leur monde.


Et si les richesses étaient réparties selon les vertus et les mérites de chacun. Et si les honnêtes hommes devenaient riches en un instant. Et si les gens malintentionnés, les sournois, les menteurs étaient soudain privés de tout profit. Serait-ce suffisant pour que les hommes choisissent la voie de la bonté, de l'altruisme et de la générosité ? L'argent a-t-il le pouvoir de nous rendre meilleurs ? C'est du moins l'hypothèse que pose Chrémyle au début de Ploutos.


Ici, Aristophane nous propose un expérience, une sorte de simulation grandeur nature. Il place Ploutos, le dieu de l'argent, au centre de l'organisation sociale et politique de la cité, ce qui est le cas aujourd'hui comme à l'époque, mais il donne à ce dieux, en lui rendant la vue, le pouvoir de décider, d'estimer qui sera digne de recevoir ses richesses. Ploutos devient alors le seul juge des mérites de chacun. Pourtant, c'est Chrémyle qui lui a rendu la vue, et lui a donc permis d'accéder au pouvoir. Ce dernier demandera-t-il des comptes ? Ses intentions, un foi devenu riche, resteront-elles pures ? Ploutos, bien qu'étant dieu, se montrera-t-il corruptible ? Et tous ces gens « mauvais » devenus tout d'un coup pauvres, n'auront-ils pas des revendications légitimes à opposer ?


Sur le ton de la farce, ces personnages portent un texte d'une actualité et d'une subtilité qui font tout l'intérêt de l'oeuvre d'Aristophane aujourd'hui. Mon travaille d'adaptation s'est attaché à actualiser certaines références ancrées dans la vie politique contemporaine de l'auteur, à amené une langue et un style qui m'est propre pour jouer avec le rythme des mots et des corps. J'ai pu être amené à redistribuer des répliques, en ajouter quelques-unes mais le texte d'Aristophane est bien là, au premier plan.


Au premier plan également, les acteurs, disant ce texte. Le dispositif scénique est simple, une porte au fond. Le quatrième mur est tout relatif car le public est souvent pris à partie. Le travail des acteurs est orienté vers la lucidité du jeu, la connivence avec le public et la richesse des situations.


Aujourd'hui, l'argent est souvent désigné comme étant la source de tout les maux. Les scandales financiers, la corruption, l'exploitation, remplissent les journaux de tout les pays du monde, plus ou moins développés, plus ou moins stables politiquement. Voyons donc ce qu'il en est dans cette méritocratie proposée par Aristophane.

Clément Morinière

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