Dans son récital, Laurent Brunetti se prend au jeu des mots et raconte des histoires de la vie de tous les jours. Celle d’un vieux piano du XIXe déniché sous la poussière, d’un croque-mort fier de rendre leur beauté aux macchabées avant leur dernier voyage, de la dépression qu’il préfère appeler mélancolie. Il passe ainsi de la facétie au drame, sans lourdeur ni légèreté excessive. Avec la complicité de Pascal Arbeille, metteur en scène et directeur d’acteurs, il ajoute aux chansons une touche théâtrale. «Cela permet une ligne, un enchaînement souple.» Et chaque soir, il tente de «réinventer le moment. Je ne cherche pas à refaire ce qui s’est bien passé la veille. En s’appuyant, sur une prononciation, un mot, une respiration, il s’autorise un lâcherprise, une liberté. «La création donne une responsabilité vis-à-vis du spectateur. Il ne s’agit pas de lui faire la morale ou la démonstration de son savoir, mais d’être vrai.» Dur pourtant de tout donner et de se mettre à nu. «Sur scène, je ne peux pas me cacher.»