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Peau d'âne

+ d'infos sur l'adaptation de Sylvie Neve ,
mise en scène Christian Rousseau

: Présentation

Fantasme ou réalité ?
A la recherche de connivences visuelles et auditives.
L'art de la fantasmagorie qui consiste « à faire apparaître des spectres ou des fantômes par des illusions d'optique » Max Milner.


Au tout début, une chambre noire, les voix de petites filles conteuses, la projection vidéo (éclipse, lune, soleil, œil) puis l'apparition de silhouettes et de visages projetés (Arcimboldo) : les parents.
L'enfance s'imagine dans cet espace clos mais féerique, derrière les écrans du théâtre d'ombre et de vidéos, enveloppé dans un univers sonore et musical foisonnant. En effet, la représentation prend la forme d'un dévoilement : la libération d'une jeune fille, Peau d'âne. De son enfance à son adolescence, le personnage reste pris dans les voilages.


Le cœur de l'histoire, l'affaire du désir, se déplie dans sa complexité fantasmatique. Nous pouvons évoquer, l'univers de Michel Ocelot avec des silhouettes ombrées.


Ici, l'enfant discerne le fantasme, et en décrypte la part du réel et la part du fantasme. Ensuite, la marraine fée sort de l'écran, se dévoile. Elle enseigne à la jeune princesse l'interdit de l'inceste, et éclaire sur l'issue, « se dérober, s'enrober ». Se déplie alors le tissu des robes, la matière éclatante et vibrante des couvertures de survie. La voix de la jeune princesse tout d'abord off, s'entend acoustique dans l'expérience du désir. Puis le Père-roi est un cerveau affolé, duquel elle doit s'extraire. La fuite à travers la forêt, l'exil dans une pauvre cabane : un cadre de papier. Ainsi, la jeune fille se libère de l'emprise du père.


C'est le temps de la Renaissance, la jeune fille sort du cadre, se libère de sa peau d'âne (protection et camouflage) apprend à s'aimer, et à être aimée.
Enfin le théâtre : Les comédiens ne sont plus des silhouettes ou des images, mais des corps burlesques aux réflexions risibles. Les spectateurs s'amusent de derniers clins d'œil à la peinture. Et tout finit vite et bien, dans les réjouissances d'un mariage d'amour.


Ainsi, les sensations du spectateur passent de celle de l'enfermement à la libération du corps de Peau d'âne, sentiments partagés avec la jeune fille. Entre peinture et théâtre d'ombre, le spectateur est touché par la pure sensation du soulagement de cette libération. Dans une esthétique sensuelle, riche en images, au rythme frénétique, on pense à l'art fantasmagorique de Georges Méliès, mais toujours les oreilles ouvertes au foisonnement d'un texte poétique, déplié dans cette scénographie vibrant entre musicalité et «picturalité».

Christian Rousseau

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