Partie à Pondichéry en janvier 2018, au-devant de l’équipe du Théâtre Indianostrum, afin de préparer la production de Chandâla, l’impur, je me suis trouvée immergée dans le chaudron créatif de l’École Nomade qu’Ariane Mnouchkine donnait sur la scène du théâtre.
Réunis autour de l’équipe du Soleil, 125 jeunes artistes tamouls et une vingtaine de jeunes comédiens du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, partageaient la scène, sans compter quelques artistes européens de passage qui ne voulaient pas laisser passer l’occasion unique de travailler sous la direction d’Ariane.
L’engagement artistique du groupe des jeunes Français, un peu loin de leurs bases mais profondément attentifs à la culture et aux usages nouveaux qui s’offraient à eux, m’a encouragée à les inviter à Limoges.
Qu’ont-ils à nous offrir de ce « retour de Pondichéry » alors que huit mois auront passé ? Que reste-t-il de cette expérience hors norme qui les a traversés ? Sont-ils dans la nostalgie, la mise à distance ? Dans quel coin de leur imaginaire séjournent les ruelles, les rickshaws, le tchaï, les coups de gueule d’Ariane, la complicité généreuse des acteurs du Soleil ? Le partage de la scène avec des artistes formés à la dure a-t-il généré une nouvelle approche de leur futur métier ?
Accueillons-les généreusement, au moment où ils vont retrouver à Limoges toute la bande de Koumarane Valavane, leur hôte, leur soutien et leur mentor à Pondichéry.

Marie-Agnès Sevestre - Les francophonies en Limousin