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Nouvelle vague

+ d'infos sur le texte de Christine Angot
mise en scène Hubert Colas

: Présentation

Comme un coeur éteint sur le bord d'une plage, Frédéric s'ouvre et s'agrandit le corps. Il parle, nous dit son monde, son amour et cela même qui un jour a détruit une part de lui. Cet autre lui-même, il en parle en la personne de Catherine.
Catherine, c'est cette jeune femme venue d'une autre pièce de Christine Angot, qu'ici on ne voit pas. Elle nage dans la bouche de Frédéric. Il parle d'elle, de lui à travers elle. On soupçonne, on entend à demi-mots, insensiblement les choses se rapprochent de nous. On y pense, on s'y voit dans les meurtres qu'ils ont subis, dans les petites morts de leur existence. Elles font agir les autres. Elles renvoient à nos rêves et à nos cauchemars. Ces trahisons dont on ne sait jamais si on s'en remet vraiment tant qu'elles n'ont pas quitté le corps. Alors ici elles se nomment, elles se disent, on entend le souffle de ces malheurs comme le chant lointain d'une vieille romance qui ne nous a jamais quittés. Comme un dévoilé des corps, cette voix s'adresse à nous. Nous mène en mémoire de nous-mêmes.
Etrange perception dans l'écriture de Christine Angot : l'oralité traverse l'écrit. L'acteur parle comme un lui-même vécu ; distancié, pour nous faire sentir le sourire d'une réconciliation. Point de vie sans. Frédéric partit un beau matin pour se tuer sur les rivages, vêtements endimanchés soigneusement pensés et mis dans le sac. Il préparait la cérémonie finale dans le souci d'être un beau mort ou bien était-ce pour partir au-delà en habit neuf. Cette autre peau, il l'offrira à Catherine, cette amoureuse sortant des eaux qui le sauvera se croyant sauveteur. Union de ces êtres qui s'aimeront sans besoin de chair. Les mots, les effleurements, la terre, les lieux souvenirs vivants, la simultanéité du passé, des sensations avec la répétition des actes encore présents, les fait un. Une seule et unique personne. Une seule âme pour deux. Une enveloppe cloisonnée en deux souffles qui respirent d'un même coeur. Loin du monde, Frédéric fait entendre ce chant, doux, presque souriant, des meurtrissures du corps. Enfant qui ne se reconnaît pas dans son regard adulte. Adulte qui n'a jamais su calmer les plaies de l'enfance. Avec là aussi ces grandes envies de rire parce que c'est trop, parce que je comprends rien, parce que je t'aime, parce que..." A partir de là, ça ne se raconte pas. Pas là."

Hubert Colas

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