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Nécessaire et urgent

+ d'infos sur le texte de Annie Zadek
mise en scène Hubert Colas

: Présentation

Il y en aura 524. Des questions que d’ordinaire les enfants n’osent pas poser aux parents, des questions en attente qui se posent un jour aux fantômes, aux ainés disparus. Parfois, on peut, avec tout son corps, avancer comme une interrogation muette, la creuser encore plus au fil du temps avant d’en faire quelque chose de nécessaire et d’urgent. Annie Zadek appartient à cette génération, née après la dernière guerre, qui a subi, pour vivre la vie à tout prix, un lourd silence, celui du destin familial juif-polonais. Un jour, il est donc urgent d’évaluer la contamination du présent par le passé, de mesurer son infiltration dans nos esprits et dans nos corps pour agir avant qu’il ne soit trop tard, atténuer ce que l’on pourrait appeler les douleurs fantômes, invisibles.


« Ce sont plus de 500 questions que je n’ai pas posées aux miens, sur eux et sur leur exil de la Pologne. En 1937, ils sont partis. Et comme cette génération de Juifs polonais et communistes, ils sont venus en France. Pas tant à ce moment-là pour fuir les nazis que pour échapper à l’enfermement dans une vie qui ne leur offrait aucun avenir. Beaucoup de gens s’exilent, partent, juste parce qu’ils ne peuvent pas vivre dans l’endroit où ils sont nés. Ils m’ont éduqué à la française républicaine. On ne disait rien, rien sur rien, sur la vie d’avant. Et bien entendu, ça me convenait parfaitement. Un enfant pense à ces questions mais ne les pose pas. Je pense que si je l’avais fait, si j’avais questionné, ils n’auraient pas pu répondre ou pas répondu pour m’épargner.
Comment dire aux enfants : « On est parti. On voulait vivre autrement. On a laissé nos parents. On a tout laissé. » ? Ils sont partis pour vivre leur jeunesse et leur engagement politique et intellectuel. Je pense que j’éprouve une sorte de culpabilité au second degré de cet abandon. Mais il n’y a pas qu’un aspect misérable et effroyable de l’exil. Quand on part, c’est pour vivre mieux, avec la jeunesse, un élan, une ferveur et ça je voulais en parler. »
Interview d’Annie Zadek pour l’Atelier fiction de France Culture animé par Blandine Masson

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