Il y a quinze ans, Nymphe et Pussy ont aimé le même homme, Armando. Un jour chacune d’elles reçoit une lettre de lui qui leur donne rendez-vous dans sa maison perdue dans la campagne. La pièce commence au moment où les deux anciennes rivales se retrouvent nez à nez devant la porte. Surprise. Mais la surprise est encore plus grande lorsque Armando apparaît enfin et qu’il ne se souvient ni d’elles, ni du rendez-vous qu’il leur a donné, de plus rien…
La pièce commence sur le ton d’une pure comédie - la jalousie de deux femmes pour un homme – puis, au fur et à mesure des scènes, elle explore la lente prise de conscience de ceux qui sont témoins de la dégénérescence de celui atteint par la maladie d’Alzheimer.
D’abord l’incrédulité, la blague, on n’y croit pas, puis, lorsque la perte de mémoire et les autres symptômes de la maladie sont indéniables, la détresse face à cette absence de soi-même dans l’autre et puis la première réaction qui est la fuite.

Alors oui, c’est une comédie, sur un sujet qui touche, qui terrorise, mais qui reste une comédie malgré tout, jusqu’au bout, dans une sorte de possible espoir de vie encore.

Il s'agit dans ce spectacle de retrouvailles, de se retrouver dans tous les sens: retrouver l'autre et par là se retrouver soi même en l'autre.
Sa trace laissé dans l'autre.
Si cette trace n’existe plus, c’est comme de porter une pierre et se retrouver soudain les mains vides.
Comme marcher et se retourner pour voir qu’il n’y a aucune empreinte dans le sol. Et aucune distance de franchie.
C'est comme un vol que l’on nous fait.
Comme Sysiphe, condamné à refaire.
Une partie de sa vie qui crie n'avoir jamais existé.