: Mon Golem, un tout dernier mot…
Après toutes ces années d’études à lire et à relire les différents états civils et le parcours très
insolite et souvent à contre-courant du Golem, je me retrouve devant tant de cartes et de
certificats authentifiant ses origines et augurant du lieu de ses apparitions futures que je
préfère me taire.
Et encore ne s’agit-il que du Golem qui est né un jour dans mon ombre.
S’il était question, en plus, de parler de celui qui se tapit dans la vôtre, on ne serait pas tiré
d’affaire ! (…)
Parlons maintenant d’autre chose : Du Stradivarius.
Et lui, existe-t-il vraiment ?
Si oui, d’où proviendrait la magie de sa sonorité ?
L’un dit : c’est le verni du violon ; un autre parlera de la race du chat, dont les boyaux servent
à fabriquer les cordes ; ou alors qu’il est impératif que l’instrument soit fabriqué en bois de
cageots des tomates de Crémone un soir de lune rousse.
L’idiot cache la prétendue existence du Stradivarius dans un coffre-fort.
Le mélomane, lui, l’écoute sous la pluie; et alors, surgit l’incompréhensible chair de poule,
parfois des larmes d’un bonheur oublié, inattendu mais secrètement désiré, car le
Stradivarius comme le Golem est autour de vous ; il est en vous ; il joue parfois du
grincement des vieilles forêts à travers vos armoires, votre plancher et, s’il arrive qu’une
porte claque, ce n’est pas le vent. Golem est tourmenté. Murmurez simplement
: Golem, mon Golem, comme tu es beau… ! , ou quelque chose comme ça. (…)
Maintenant, je peux bien vous le dire : personne n’a jamais rien écrit sur la fondation du
Golem.
Sur du sable, peut-être.
Des écrivains ont certes utilisé son personnage, mais même le Grand Maharal de Prague,
qui lui a donné une silhouette, n’a pas griffonné une seule ligne sur sa créature.
C’était un homme très occupé.
En ce qui me concerne, je n’écrirai plus sur le sujet, il est temps de passer à l’acte et vous
invite à la vigilance autour de la Gare Franche, où le Cosmos Kolej et ses invités vous
proposeront quelques fragments de trouvailles, ou rien du tout.
Dans le second cas, ça sera votre tour de vous mettre à table, avant les Hautes Terres
promises.
Je vous embrasse en silence.
Wladyslaw Znorko
03 octobre 2008
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