theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Maman dans le vent »

Maman dans le vent

+ d'infos sur le texte de Jacques Descorde
mise en scène Jacques Descorde

: Présentation

À la suite du décès de sa mère, une petite fille part en voyage avec son père, au bord de la mer. Très vite, elle comprend que le chagrin de son père est au moins aussi grand que le sien. Elle devra inventer bien des ruses et trouver beaucoup d’amour pour que, l’un et l’autre, retrouvent enfin le chemin d’un retour à la vie.

J’ai écrit en premier lieu la séquence 15 d’un seul jet, un jour de rien, un jour de printemps, un jour de ciel blanc : deux voix qui surgissent sans prévenir, un crissement d’essuie-glaces sur le pare-brise d’une voiture et la vue sur un obélisque planté en haut d’une falaise de craie blanche. Une séquence de fin dans laquelle se raconte l’accomplissement d’une histoire d’un homme et de sa fille. Et puis je l’ai rangé au fond d’un grand tiroir et j’ai attendu que se tisse se déroule et s’entremêle le fil rouge de leur histoire. Ensuite après deux années et un hiver, j’y ai découvert des senteurs océanes, une chanson de Julia Stone Winter on the weekend, une chambre d’hôtel, un restaurant rempli de vieux anglais, une cabine d’essayage, une plage immense, le soupir dans la petite enveloppe, la maison de maman sur la branche d’un arbre géant, la grand magnolia mauve, le pistolet dans le sac, les pieds dans l’eau froide, le Roi Arthur de John Boorman à la télé, les ondulations de la lumière sur le plafond, le bruit de la mer la nuit, la robe rouge et des mots dans l’oreille. Autant d’impressions, de sensations, de descriptions et de sentiments pour écrire enfin « l’avant » c’est-à-dire les séquences 1 à 14, leur voyage, leur relation, leur complicité, l’absence d’elle, la mère la femme tant aimée, le travail du deuil et le combat d’une fille au secours de son père à la dévire.
Volontairement j’ai voulu des dialogues courts, très courts rythmés par le silence, que la place faîte à l’image soit grande, qu’il y ait dans la succession des plans des séquences et dans ces paysages de bords de mer du Hors Satan de Bruno Dumont, du Maman est folle de Jean Pierre Améris, du Alice dans les villes de Wim Wenders et du Welcome de Philippe Lioret, que l’on bascule du plan très large au plan de détail, du lumineux au noir d’encre, du monde grand ouvert à l’espace confiné comme un esprit vacillant, en repli sur lui-même, l’esprit du père, en proie au doute et à la douleur, qu’il y ait dans ce voyage-là de l’indicible et de l’onirisme, qu’il y ait maman dans le vent.

Jacques Descorde

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.