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Autour d'Alfred De Musset

travail d'atelier Frédéric R. Fisbach

: Présentation

« …le nôtre (le siècle) est arrivé à son tour au bord du nid ; mais on lui a coupé les ailes, et il attend la mort en regardant l’espace dans lequel il ne peut s’élancer. » Fantasio, Alfred de Musset J’ai voulu proposer aux jeunes actrices et acteurs de la promo 6, une traversée de l’œuvre d’un auteur de leur âge. Alfred de Musset a entre 23 et 24 ans, quand il écrit Fantasio, Les Caprices de Marianne et Lorenzaccio. Trois pièces qu’il destine à la lecture, qui développent des écritures très différentes. Déçus par un premier échec au théâtre, Musset décide de ne plus écrire pour la scène et invente son « théâtre dans un fauteuil » destiné au lecteur. La base de notre travail a été l’écoute du texte, qu’a-t-il à nous dire et comment l’écouter avant de nous jeter dans l’interprétation ? Souvent le texte nous dit comment il veut/doit être joué. Les grands auteurs ont des rêves de théâtre, il rêve à un acteur nouveau, il s’adresse à un spectateur autre. Le texte est porteur de ces rêves, à nous de pister les indices semés dans et à côté des mots, dans la structure des scènes, dans leurs agencements. Ce travail n’est pas magique mais demande du temps, de la durée, de la patience. Il nous demande de ne pas chercher une réponse, mais de nous soumettre à l’exercice, l’acteur pense avec les pieds, il ne peut rien penser qu’il n’ait d’abord éprouvé par le corps. Nous avons essayé d’identifier une « partition » quand cela est possible, dans Lorenzaccio par exemple ce qui est moins le cas de Fantasio et pas du tout des caprices. Et alors travailler à l’oreille en musicien. Cette plongée dans l’œuvre de Musset nous a donné l’occasion de nous frotter à la fameuse mélancolie qui semble dévorée les personnages de ce début de siècle. Pour entrer dans ce corpus, j’ai fait confiance aux actrices et acteurs en suivant leurs désirs, ensuite nous avons identifié des besoins et nous avons abordé d’autres scènes. Ils ont pioché des scènes, beaucoup travaillé, essayés. Tout était possible, y compris « dégenré » les personnages. Nous avons eu beaucoup de versions des mêmes scènes, l’occasion de rappeler qu’être le meilleur ne veut rien dire pour un acteur, mais qu’il s’agit de tendre vers sa singularité, là où personne ne me ressemble. A travers ce stage nous avons essayé d’identifier les éléments qui pourraient constituer un artisanat du jeu. L’artisanat est souvent perçu comme laborieux, il semble manquer de grâce. Mais identifier le travail à faire pour l’acteur c’est lui permettre de s’oublier, de vouloir moins et de créer les conditions pour que, peut-être, parfois, quelque chose comme un moment de grâce advienne au plateau et bouleverse l’assemblée présente. Au-delà des plaisirs qu’offrent le divertissement et la découverte ou l’élaboration partagée de sens et d’idées, c’est bien la recherche de cette commotion qui me fait aller au théâtre, soir après soir… le 17 octobre 2019

Frédéric Fisbach

17 octobre 2019

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