Mathieu Bessero-Belti a pensé cette installation comme une immersion imaginaire dans la vie et l’œuvre du poète. C’est avant tout un hymne à la figure féminine (amante? muse? inspiration?) et à l’amour qui hantent toute l’écriture de Vital Bender. C’est également une plongée à l’intérieur de ce corps (le sien? le mien?) qui s’expose à tous les vents, écorché vif ou albatros, prince des nuées ou solitaire, poète maudit et enfant chéri. Cet homme, que Jérôme Meizoz nomme le Rimbaud à vélomoteur, avait pour projet d’arriver à inventer un langage totalement abstrait basé seulement sur la musique, sur l’entrechoquement des mots. «Cette écriture entre deux mondes m’a beaucoup touché. L’homme également. Cette installation est un lieu de rencontre entre lui et moi, entre vous et lui, entre lui et sa légende. Je souhaite transmettre ses mots à lui et les images qu’ils ont suscitées chez moi. Car chez Vital, l’écriture est un élan, un appel au voyage, un tourbillon. Elle emporte, embrouille et met l’esprit en alerte aussi bien qu’en émoi. Au début on commence par s’y perdre puis, quand on prend le temps de lâcher prise, de se laisser envoûter, de suivre le chemin vertigineux qu’elle nous propose, le charme opère et le corps s’oublie. Pour être (naître ?) plus tout à fait ici, en des ailleurs brûlés, au beau milieu de cette île qui lui ressemble à s’y méprendre.»