Genèse de l'Apocalypse (extrait de Les Sourates libertaires)

Dans le cadre de No more Fukushima

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EXTRAIT:

Au nom du Pire, du Fric, et du Saint-Crédit : Ainsi spécule-t-il !

Au commencement était l’Argent, et l’Argent était l’Odieux.
L’Odieux découpa la terre et les cieux, et il nomma ce geste Propriété.
Et tous virent que cela était injuste et bon.
Or la terre était ou trop douce ou trop vigoureuse, les étoiles n’avaient aucun rendement, et le souffle de l’Odieux en avait assez de tournoyer à vide sur les océans féconds aveuglants de lumière.

L’Odieux dit alors : « Que les ténèbres soient », et les ténèbres furent.
L’Odieux vit que les ténèbres étaient bonnes, et l’Odieux sépara la lumière et les ténèbres.
La lumière était ce qui se faisait sans y penser, dans la joie profuse du vivant. Les ténèbres étaient ce qui ne faisait rien sans arrêter de penser tout en détournant la lumière à son profit, pour se venger de n’être rien.
L’Odieux appela la lumière « travail », les ténèbres « communication », et il assigna aux secondes la tâche de faire accepter, voire oublier, la première.
Il y eut un salaire espéré et un salaire dépensé : ce fut le premier jour de nuit.

L’Odieux dit : « Que la misère soit ! », et il en fut ainsi.
Chacun se crut meilleur que son prochain et s’échina à le lui faire croire, et cela marcha pour beaucoup : la hiérarchie apparut, écrasant de son poids immonde l’égale légèreté de l’entraide naturelle.
Chacun se servit des ténèbres pour usurper la lumière de son prochain.
Puis chacun se servit de son prochain pour fuir la lumière.
Tous finirent par se maudire et par trouver cela normal.
Il y eut un espoir salarié et des pensées salariales : ce fut le deuxième jour de nuit.

(...)