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Les Papillons étrangers

+ d'infos sur le texte de Monique Caminade
mise en scène Violette Campo

: Présentation

La pièce est le monologue d’un metteur en scène en plein travail de création. Jacqueline Duchamp a été chargée par les autorités culturelles de mettre en scène un texte sur la grande poétesse américaine, Lisbeth Thorne, qui vécut en Espagne dans les années 80. Mais le texte est mauvais et cela oblige l’artiste à s’aventurer sur le terrain très incertain de la création. Ainsi, à travers les indications qu’elle donne à des personnages fictifs et les commentaires qu’elle formule tant sur le texte lui-même que sur les difficultés de la création théâtrale, Jacqueline Duchamp compose-t-elle sous les yeux des spectateurs une pièce inédite, bien éloignée du texte de départ. Elle nous entraîne ainsi dans l’Espagne des années 80 - l’Espagne de la transition. Dans le petit village aragonais où la grande poétesse est venue s’installer commence le bal. Là, deux mondes, étrangers l’un à l’autre, s’observent : celui de la vieille Espagne, incarnée par quatre femmes seules formant une petite société fermée, et celui d’une Espagne qui s’éveille à la modernité, terre d’accueil d’artistes et intellectuels étrangers issus des mouvements de libération des années 70.
Ce soir-là, cependant, le bal suscitera des rapprochements inespérés et l’amour, aussi fulgurant que tragique, viendra briser les lignes qui séparent les deux mondes. Il fera ressurgir un instant les démons de la guerre civile et de la dictature.


Le texte joue sur plusieurs niveaux : celui de l’histoire imaginée, celui du texte à réécrire, et celui des rapports de pouvoir entre un metteur en scène et ses comédiens, écho de la dictature qui corsète les êtres. Ainsi derrière la dictature se pose aussi la question du pouvoir créateur. Le metteur en scène devient une sorte de démiurge, mais à la différence du dictateur qui ne doute pas, lui se perd continuellement dans sa création… Comment passe-t-on de ce qui n’est pas à ce qui advient? C’est la question qui fonde ici le projet théâtral. Et le choix de la transition espagnole comme contexte historique de la pièce n’est pas sans lien avec cette idée de passage vers…
Une simple salle de répétition s’impose donc, dans un décor très dépouillé, sublimé par le travail des lumières, réalisé par Dominique Prunier. Une comédienne seule sur scène, Violette Campo, incarne tous les niveaux du texte. Les personnages qui naissent de son récit et de ses coups de gueule sont figurés par des douches de lumière. Ils ont une présence d’autant plus forte qu’elle est immatérielle.
Deux danseurs bien réels - Flora Duart et Jean David - mais dont on ne sait s’ils sont vraiment là ou s’ils émanent de l’imagination du metteur en scène - viennent accompagner les errances de sa création. Leur performance donne au spectacle une profonde poésie. La danse rappelle les liens intimes entre la parole et le corps dans le théâtre. Elle incarne aussi le mouvement - créateur de progrès et de changement - qui s’oppose à la stagnation de la dictature.

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