«En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes appartenant au parti social révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand duc Serge, oncle du tsar.Cet attentat, les circonstances qui l’ont précédé et suivi font le sujet des Justes. »
Albert Camus

Les Justes portent au paroxysme la tension douloureuse. Par les moyens propres au théâtre (incarnation, passion, péripéties de l’action, conflits de personnages), Camus suit le même cheminement que son oeuvre théorique et romanesque : la défense des valeurs humaines. Il montre avec véhémence que la recherche de la vérité ne se mène pas dans une paix tranquille mais avec violence dans la contradiction.

Pour la vie contre la mort
On veut nous faire croire que le monde d’aujourd’hui a besoin d’hommes identifiés totalement à leur doctrine et poursuivant des fins définitives par la soumission totale à leur conviction. Je crois que ce genre d’hommes dans l’état où est le monde fera plus de mal que de bien. (…) Je crois qu’il faut qu’un autre genre d’homme existe, attentifs à préserver le style de vie, la chance de bonheur, l’amour (…) l’équilibre dont leurs enfants aurait besoin.
Dans tout les cas, je parle ici en écrivain. Les écrivains ont toujours été du côté de la vie, contre la mort. Où serait la noblesse de ce dérisoire métier s’il n’était fait justement pour plaider inlassablement la cause des êtres et du bonheur ?
Albert Camus – Défense de l’homme – Juin 1949