Il fallait que je la suive, je le sais.
Il fallait que je saute à l’eau.
Mais je ne sais pas nager.

Comment fait-on ça, sortir quelqu’un de l’eau ? Quand on ne sait pas nager ?
Je la voyais se débattre, mordre, happer l’air...
Je happais l’air moi aussi...
Je me débattais aussi...
Je me suis mordu les lèvres jusqu’au sang.
Mais je ne sais pas nager.
Personne ne me l’a appris.

Imaginez que vous marchez le long d’un canal et voyez un homme dans l’eau qui gigote, se débat et va se noyer. Que faites-vous ? Vous jetez-vous à l’eau ?
Josse De Pauw ose douter et espère ne jamais devoir vivre cette situation. Un monologue accompagné de la musique de Dominique Pauwels qui tente de saisir ce moment précis.
Existe-il encore des héros aujourd’hui ? Des héros qui ne seraient pas uniquement ceux des jeunes, ceux du rock, ceux des sportifs… Des héros pour tous ?

En collaboration avec l’historienne Sophie De Schaepdrijver, Josse de Pauw s’interroge sur l’héroïsme et son sens actuel. Mis au ban de sa société pour ne pas avoir sauvé une jeune fille qui se noyait, l’homme explore les confins du sentiment de responsabilité, les limites de l’appartenance à une communauté... Josse de Pauw se demande s’il peut et s’il doit exister des héros aujourd’hui à l’heure du langage promotionnel. Et qui seraient-ils ? Un être humain capable de faire don de sa vie ? Pour son pays, pour l’être cher, pour ses convictions ? Un héros n’existe-t’il que s’il sait disparaître ? Les héros peuvent-ils réellement exister ou ne sont-ils rien de plus qu’un élément indispensable du récit d’origine ? Et s’ils ont existé, est-ce que la raison pour laquelle ils ont sacrifié leur vie le valait vraiment ?