Œuvre de fiction méticuleusement documentée, prix Goncourt 2006, Les Bienveillantes provoquèrent un séisme littéraire. Pour la première fois depuis Robert Merle et La mort est mon métier, un auteur épousait le point de vue du bourreau pour aborder la Shoah.
Sans compassion, un ancien SS du nom de Maximilien Aue revient sur ses années de guerre. Un bourreau loin de la brute sanguinaire. Un homme cultivé, féru de musique et de philosophie, qui en vient pourtant à organiser l’extermination des Juifs. Comment porter à la scène ce livre de mille pages, écrit à la première personne du singulier ? En faisant des choix. Dans son adaptation, Guy Cassiers se concentre sur le séjour de l’officier à Kiev, Stalingrad et Berlin. Trois villes comme autant d’étapes vers l’apocalypse. Une création comme une traversée inconfortable, mais indispensable pour comprendre le passé et rester vigilant dans le présent. Un geste artistique et militant que l’on imagine comme les chefs-d’œuvre flamands : tout en clair-obscur.