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Les Autres

mise en scène Vincent Dussart

: Présentation

3 Pièces -


Rixe
L'appartement des Laurent. Mme Laurent, Aimée, y attend son mari, Henri dit Riton. Henri rentre du travail, nerveux, fatigué, soucieux. Il a eu une Rixe. Alcool et huit clos aidant, la paranoïa fait son oeuvre. Il semble que l'humanité entière veuille s'en prendre à Henri. La peur panique de l'autre, des autres, des "pas comme nous", va transformer un événement anodin, une Rixe, en tragédie.


Michu
Esquisse en quelques traits, quelques phrases, de la stigmatisation arbitraire de la société en groupes ethniques ou religieux. Un jour, Michu traite son ami de pédéraste, communiste, juif, franc-maçon et peu à peu, la femme de l'ami se distancie aussi de "son chat", car, on ne sait jamais : il n’y a pas de fumée sans feu.


Les Vacances
Une famille française typique dans un restaurant au mois d'août dans un pays étranger veut casser la croûte mais se méfie de la qualité de la restauration, de l'hygiène, de tout. Le père est obsédé par l'idée de se faire arnaquer et toute la petite famille s'adonne à cœur joie au racisme le plus primitif.




Note d'intention


Jean-Claude Grumberg présente au public le même visage, celui d'une "humanité bête, sale et méchante"
C'est bien connu les vacanciers détestent les vacanciers, peut-être parce que chaque touriste voit en l'autre sa propre image. Jean-Claude Grumberg nous offre en miroir le racisme, la vanité, l'avidité, l'intolérance... Bref, toute cette petite misère humaine que nous essayons de cacher durant l'année et que la peur de l'inconnu va dévoiler.
La rencontre de l'autre (le vacancier, l'étranger, le juif, le noir, l'homosexuel mais aussi le voisin, l'homme dans la rue sombre etc.) est toujours une épreuve terrassante. Qu'elle nous dérange ou nous émeuve, elle ébranle nécessairement nos fondements, elle nous rend inquiets, étymologiquement elle nous prive de notre repos.
Parce que cette épreuve est angoissante, l'esprit humain a rusé : il a recouvert le mystère de l'autre avec des étiquettes ou des qualifications par lesquels s'exprime, ou tente de s'exprimer une nouvelle maîtrise : mettre un nom sur un problème, c'est croire le maîtriser…
On définit négativement l'autre par opposition à ce que nous connaissons et valorisons : dès lors l'autre ne peut pas remettre en cause nos habitudes de jugement.
Pour sortir de cet écueil du savoir il faudrait plus d'amour dans le regard, plus de sympathie, plus de volonté de décentrement : accepter de porter sur soi un regard qui viendrait d'ailleurs, accepter et tâcher d'observer du point de vue de l'autre sa société et le nôtre.
Les voyages, parce qu'ils font rencontrer partout la condition humaine, seraient une façon de vaincre la peur de l'autre s'ils donnaient un véritable accès aux autres… ce qui ne semble pas être le cas de la famille des vacances  !!!
Est-ce possible de vaincre la peur de l'autre ? Hobbes a montré comment la peur d'être victime d'une agression nous transforme d'emblée en agresseur. De peur d'être attaqué, je prends les devants, je frappe le premier. Il suffit de craindre la violence pour devenir violent. Henri de Rixe phantasme, de son phantasme naît sa paranoïa, de sa paranoïa naît sa violence…


Les comédiens sont déjà en scène à l'entrée du public. Chacun isolé de l'autre dans sa lumière comme un papillon épinglé dans son cadre. Les costumes qu'ils vont devoir endosser tout à l'heure sont à côté d'eux. Costumes-papier qui seront comme ces découpages dans le livres d'enfant : silhouettes naïves que l'on accrochent par de petites languettes à des personnages de carton-pâte. Les personnages ainsi crées seront ensuite "propulsés" dans l'espace de jeu.
La force de l'écriture de Jean-Claude Grumberg est qu'il traite ces thèmes avec démesure, il force le trait, met en lumière petits et grands travers de l'humanité. Jean-Claude Grumberg est un provocateur, toujours entre rires et drame.
Les situations délirantes s'enchaînent, entraînant les spectateurs dans une course de plus en plus folle où le rire se fige parfois lorsqu'il nous oblige à regarder la solitude des ces personnages, leur impossibilité à calmer leur peur face au monde.
C'est ce regard grave et sans concession mais toujours drôle et ironique qu'il m'intéresse de mettre en scène. Permettre aux acteurs de rendre émouvants et proches des personnages parfois à la limite extrême de la caricature et qui tentent désespérément, mais toujours énergiquement, de ne pas chuter dans le gouffre aux bords duquel ils dansent…




Note sur la scénographie


L'ensemble audio-visuel (scénographie / Lumières / costumes / son) se propose de donner à voir et à entendre les embouteillages et courts-circuits mentaux auxquels sont soumis les personnages de Rixe, Michu et Les Vacances. Leurs raisonnements par transitivité, leurs empilements d'égalités fantaisistes, leur galops de préjugés en préjugés, leurs simplifications pulsionnelles et terrorisées, l'appauvrissement du regard et de la pensée qui rend la vie impraticable jusqu'à l'implosion tragi-comique.


Il s'agira donc, avec une inflexion différente, une légère modification de procédé pour chacune des trois pièces, de mettre en place des petites mécaniques burlesques d'images, de signes et de sons, d'autant plus faciles à dérégler qu'elles seront grossièrement simplistes. Une extériorisation pour le public seulement, des schémas et des mouvements intérieurs des personnages. Des automatismes non évolutifs qui trouveront rapidement leurs limites face aux situations qu'ils déclenchent dans le monde extérieur.


Sur un fond de toile neutre, grise ou blanche, quelques éléments incontournables du mobilier petit-bourgeois : buffet Henri II, table de salle à manger, chaises, cadres et horloge au mur, plus certains des accessoires inévitables dans ce genre de décor!
Tous ces éléments sont à la fois en volume et plats, c'est-à-dire que leurs contours sont précisément découpés, mais que la face public est totalement plate.
Toutes les faces de tous les éléments sont en plexiglas et rétro équipées d'une ou plusieurs lampes commandées en régie, pouvant ainsi faire apparaître à volonté une image collée derrière la surface du plexi. Un image, très simple, immédiatement lisible, souvent en couleurs vives, tirée par exemple des catalogues de vente par correspondance, des livres de cuisine, des guides de voyage, des dictionnaires et encyclopédies, des livres d'anatomie, des manuels de sécurité routière, des livres d'initiation pour les 3-6 ans aux premières opérations mathématiques et à la géométrie élémentaire.
Bref, une espèce d'alphabet visuel primaire dont on aura tout le loisir d'associer les éléments tout en mettant ces associations en relation décalée ou adhérente avec la situation dramatique.
On développera alors une chorégraphie précise qui permettra un système d'attente tantôt satisfaite tantôt déçue vis-à-vis du public.

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