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Le Tigre bleu de l'Euphrate

+ d'infos sur le texte de Laurent Gaudé
mise en scène Michel Didym

par Michel Didym

Alexandre va mourir. Après avoir battu le grand Darius, conquis Babylone et Samarkand, après avoir construit des villes et fondé un immense empire, il est terrassé par la fièvre. Il ne lui reste que quelques heures à vivre. Il ne tremble pas. Il contemple la mort et l’invite à s’approcher pour lui raconter lui-même ce que fut sa vie. Alexandre parle et la mort l’écoute. Le laissant revivre l’ivresse de son épopée et ressentir, une dernière fois, le désir. Celui de ne jamais interrompre sa course. De s’enfoncer toujours plus loin, dans des terres inconnues. Le désir de rester toujours fidèle à cette soif intérieure que rien ne peut étancher.
Alexandre étudie avec les plus grands philosophes, il devient familier des arts sacrés et profanes et pourtant à 20 ans il est le guerrier le plus farouche que l’humanité ait connu. Tout le monde civilisé et barbare, il veut s’en emparer. Rien n’arrête sa soif de pouvoir ni les éléphants aux carapaces de métal tranchant, ni les glaciers des montagnes escarpées. Jusqu’aux rives de l’Indus, seule une femme frêle et vaincue osera frapper sa poitrine.
Alexandre est le personnage le plus paradoxal de notre histoire, sa modernité est absolue. On y reconnaît ce besoin de tout connaître, tout maîtriser, tout défier alors qu’on ne parvient à ne pas se connaître soi- même.
Ses victoires éclatantes sur les bords de l’Euphrate pour conquérir Babylone, ses batailles à Kandahar résonnent très fortement avec notre actualité et les conflits d’aujourd’hui. Où sont les barbares ? Où est le bien, où est le mal ? Tous ces axes, Alexandre les a tranchés jusqu’à ce qu’il soit vaincu et attendri par sa propre armée.
Le tigre bleu, masse fauve et indomptable qui suit son libre arbitre, qui choisit son chemin en fonction de sa faim, voilà ce qu’Alexandre n’a pas pu vivre. Voilà, ce qu’il comprend au moment d’affronter le voyage le plus important de sa vie : celui pour lequel on emporte comme nourriture quelques feuilles de mort.

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