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Le Remplaçant

+ d'infos sur l'adaptation de Daniel Benoin ,
mise en scène Daniel Benoin

: Présentation

Le grand-père maternel de la narratrice n’est pas revenu des camps de la mort. Un autre homme l’a remplacé auprès de la grand-mère. Ce grand-père de substitution n’a rien du grand homme assassiné par les nazis. Bouz, Boris, Baruch, « Triple B », comme le surnomme la narratrice, n’est pas beau, pas vraiment intelligent mais plein de bonté et d’histoires drôles et invraisemblables à raconter à sa petite- fille. Il lui servira de miroir pour raconter cette tragédie intime et universelle et, par son évocation, permettra de faire le portrait en creux de celui qu’il a remplacé.


Notes d'intention


Triple B est un homme apparemment ordinaire, moins beau, moins brillant, moins séduisant que mon grand-père génétique. Pourquoi le traiter en héros ? Parce qu’il s’est échappé à plusieurs reprises de camps de prisonniers ? Parce que tout juif d’Europe Centrale ayant traversé la Seconde Guerre mondiale serait en droit de postuler à ce titre ? Pour moi, c’est davantage son art de conter et son ardeur à survivre et à se transformer qui font de lui un héros parfait. C’est un héros de roman, un personnage qui s’impose, avec ou sans l’accord de l’écrivain, parce qu’il a l’épaisseur nécessaire à laisser son empreinte sur le papier. En traçant son portrait, je suis tombée sur une figure jumelle, celle du pédagogue polonais Janusz Korczak, qui s'est invité naturellement dans le récit, le faisant dévier encore davantage, mais me permettant, de manière inattendue, d'atteindre une cible que je croyais à jamais hors de portée.
Agnès Desarthe


Lorsque j’ai lu, presque par hasard, le livre d’Agnès Desarthe plusieurs aspects m’ont particulièrement touchés. Je savais que cette histoire de remplaçant avait été fréquente après la guerre. Dans mon entourage immédiat, plusieurs amis me racontaient la même situation dans leur famille : des couples recomposés, souvent dans un cercle proche, les conjoints ayant disparu dans les camps. La nécessité d’un retour à la vie pour assurer l’éducation d’enfants survivants ou nés dans l’immédiat après-guerre, était une règle, peut-être non dite, amenant la pérennité d’une communauté étroite cherchant à renaître. D’autre part, ce remplaçant – irremplaçable – qui racontait mieux que personne les histoires juives me fascinait, comme me fascinent les histoires juives en général. Et quand Sylvie Testud a accepté de jouer le rôle de la narratrice alors que nous cherchions depuis longtemps le moyen de travailler ensemble, la boucle fut bouclée.
Daniel Benoin

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