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Le Long de la Grand'route

+ d'infos sur le texte de Alan Payon

: Présentation

Nous sommes aux Etats-Unis, dans les années trente, l’économie mondiale ne s’est toujours pas relevée du krash boursier de 1929. La crise arrive dans les campagnes du Midlle West, où les banques monstres demandent au farmer toujours plus de rendement. Et le peuple des grandes plaines américaines, qui avait tissé avec sa terre un lien profond, ne cultivant qu’au rythme des saisons, a du commencé à enrouer la mécanique naturelle, et labourer, à outrance. Tellement, que la terre s’est vite vengée, en se soulevant, littéralement, en tempêtes de poussière qui recouvraient tout, les maisons et les cultures, qui faisaient se rompre les tiges fragiles du coton et du maïs. Les farmer, endettés, doivent partir. Les banques et les propriétaires terriens les remplacent par des tracteurs géants. C’est le début de l’agriculture intensive.


Avec « Le long de la grand’route », il s’agit d’examiner une partie de l’Histoire des Etats-Unis, celle d’un peuple nomade que l’on a arraché à sa terre, un peuple composé de trois millions de migrants, que l’on a envoyé, vers la belle Californie, vers l’american dream, qui s’est révélé être, une arnaque monumentale. Trois millions de migrants, pour 5000 postes saisonniers à pourvoir par-ci par-là, au gré des récoltes, d’oranges, de pêches ou de raisins.


J’ai voulu écrire une épopée, portée par deux voix, mais avec ce peuple pour héros. Puis, pour ne pas seulement être dans le mythe, mais pour bel et bien tenter de rendre compte du réel qui était celui des migrants, avec ce que seul le théâtre peut dire, Cécile Vitrant et moi-même avons enquêté, le corps dans les bibliothèques françaises et nos têtes sur la route 66, dans les remorques des camions rafistolés à l’arrache, jusque dans les camps de fortune où s’amassaient les familles. Nous avons suivi, entre autres, Dorothea Lang , une des photographes de la Farm Security Administration[1].


Grâce à ce travail d’enquête, et au recueil d’interviews « Hard Times » du journaliste Studs Terkel, nous avons pu recomposer une famille d’okies, et ce, en faisant le choix d’une fiction documentaire, ou plutôt, d’une fiction documentée.


Cela nous a permis aussi de sortir du sillage de l’écrivain John Steinbeck et de ses « Raisins de la Colère » car plus nous nous documentions, plus nous trouvions, singulièrement, ce que nous avions envie de raconter avec ce spectacle. Et surtout pas, ni la promotion inavouée du communisme, ni la critique redondante du consumérisme que tout le monde connait.


« Le long de la grand’route » est donc l’entrelacement de trois fils dramaturgiques, celui de la grande épopée des okies, celui de l’exode vu par notre famille semi-fictive, et d’autres scènes satellitaires rendant compte de climat géopolitique qui entourait la route 66.

Notes

[1] Un organisme américain créé par le ministère de la culture des Etats-Unis, en 1937, en charge d’aider les fermiers les plus pauvres durant la Grand Dépression.

Alan Payon

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