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Le Frichti de Fatou

+ d'infos sur le texte de Faïza Kaddour

: Note d'intention

Le Frichti de Fatou est né de deux intentions :


- Parler de la sexualité sous un angle mécanique : le dispositif des organes génitaux, les hormones stimulantes, les zones dites érogènes, soit l’autonomie sexuelle de notre corps au sujet de ses besoins organiques.
Cela correspond à une liberté fondamentale, celle de s’informer sur notre alchimie interne et de comprendre comment tout ça se cuisine.


- Exposer un regard nourri de deux cultures : maghrébine et occidentale dont les comportements en matière de sexualité sont aussi différents « que peut l’être un couscous d’une choucroute ».


Ces deux intentions sont nées de la nécessité de raconter mon histoire qui se mêle aux histoires des deux mères de mon enfance, par lesquelles j’ai hérité d’une double identité puisque l’une est française et l’autre maghrébine.


Fille unique d’une mère française dont les parents ouvriers sont de la Haute Saône, je suis également l’aînée de cinq enfants d’un père algérien originaire d’un milieu paysan dans le douar (campagne) de Jijel. L’un comme l’autre ont fuit la misère : misère sociale pour elle et misère matérielle pour lui.


J’ai donc vécu 11 ans dans l’univers paternel de tradition maghrébine et musulmane, au sein d’une famille reconstituée.
De cette période, je garde l’empreinte d’une mère algérienne qui passe sa vie dans sa cuisine, qui sent l’huile d’olive, qui met le nez dehors juste pour acheter son pain et retourne à la chaleur de ses fourneaux. Ses plats reflètent la générosité, abondants, préparés longuement, avec soin : autant d’amour que de graine de couscous au fond de ses yeux quand elle nous or-donnait de nous resservir avec son fort accent du bled.


Ensuite j’ai vécu 6 ans avec la mère française qui passe sa vie à travailler pour ne jamais manquer d’argent, dans son antre parfumé de célibataire. De cette autre période, je suis marquée par l’esprit d’indépendance d’une mère courageuse, travaillant comme un homme et s’habillant comme une star de cinéma. Avec elle, la vie c’est dehors, dans les restaurants, chez le coiffeur, dans les boutiques et surtout au travail. Elle sent bon le parfum chic, aimerait avoir deux amants, un jeune pour le choc et un vieux pour le chèque.


Le personnage de Fatou est librement inspiré de ces femmes : toute la générosité et la chaleur du tempérament maghrébin soutenu par une personnalité déterminé de pionnière du 21eme siècle.

Faïza Kaddour

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