: Notes d’intention
Donner un sens à la survie
Un homme revient, vingt ans après, sur les lieux où se sont déroulés d’indicibles crimes. Toute trace a disparu et il ne retrouve rien des sensations qu’il y avait vécues : les choses ne rendent pas de compte…
La civilisation occidentale est née avec les Dix Commandements et la Tragédie grecque, elle a
connu son apogée au Siècle des Lumières. La Shoah et ses divers avatars ont causé à cette
civilisation une blessure irréparable.
Le texte d’Imre Kertész (Prix Nobel de littérature 2002), ici adapté pour le théâtre, n’est pas un
témoignage de plus sur la Shoah. Il s’agit ici, par la littérature, de donner un sens à la survie : celle
de l’espèce humaine comme celle des individus.
Pour Imre Kertész, être sans destin déporté à Auschwitz à l’âge de 14 ans, puis écrivain de l’ombre
dans la Hongrie stalinienne, il s’agissait de passer du statut de survivant à celui de témoin, puis à
celui d’écrivain, donc de sujet. Selon lui, l’art seul peut nous permettre, en réinventant une nouvelle
mythologie, de reconstruire un destin pour l’humanité. Un destin qui se fonde sur la prise à bras le
corps de ce qui s’est réellement passé, sans se vautrer dans une sidération/fascination
compassionnelle et stérile.
Imre Kertész ouvre la voie au soulèvement.
Bernard Bloch
janvier 2010
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