: Un premier projet est sacré
Un soir où nous étions attablés en famille, mon père souligna qu’en 2015, à l’occasion du centenaire du génocide
arménien, beaucoup de projets vont naître pour commémorer cette tragédie.
« Mais le vrai enjeu, dit-il, c’est pourquoi commémorer ? » C’était pour moi une question fondamentale qu’il posait.
Depuis ce jour, je n’ai cessé de développer mon projet, pour interroger, comprendre et donner un sens autre
qu’émotionnel à cette commémoration.
Mettre en scène pour comprendre l’histoire qu’a vécu ma famille.
Comment ton voisin peut-il te tuer ?
Comment est-ce possible ?
Des questions que je me pose depuis mon enfance.
Avec la bienveillance de certains historiens, je vais pouvoir raconter l’irracontable.
Arménien de la quatrième génération, on me dit qu’il faut se souvenir. Se souvenir de ce que je n’ai jamais vécu.
On me dit qu’il ne faut jamais oublier. Chaque année, des commémorations pour ne jamais oublier, toujours se souvenir
de ce que je n’ai jamais vécu.
S’obstiner à retenir et revendiquer un passé qu’on ne connaît pas, perpétuer un rapport aveugle et émotionnel
à l’Histoire.
Je veux donner du sens à ma mémoire, calmer certaines angoisses, interroger le noir mystère.
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