: Un drame en dix rounds et un chaos
Cogne Boxeur. Cogne ! Vas-y ! T’as la mort au bout des gants.
Boxeur ? Boxeur par destinée et surtout pas par choix. Boxeur parce qu’on ne t’a pas laissé
devenir architecte. Boxeur parce que t’es grand et gros…
Alors, cogne boxeur ! Il te reste les coups, quand t’as tout essayé pour oublier ton poids, ta taille et
surtout le regard des autres. Quand t’as essayé d’oublier le frère noyé, la mère en pleurs et le
père « tellement Alzheimer qu’il oubliait même qu’il était mort».
Tu t’es enfoncé dans la nuit blanche. T’as convoqué tes rêves et Mohamed Ali comme entraîneur,
rien que ça !
Boxeur par accident. Boxeur jusqu’à l’accident. Boxeur jusqu’au coup donné, sur un trottoir
parisien, à « un joli minois chaussé de mépris et d’arrogance». Boxeur entre quatre cordes,
boxeur entre quatre murs. Boxeur en prison.
Boxeur à ronger l’exclusion, à ruminer la solitude amère, celle qui gâte les nerfs et fait monter les
sangs. Boxeur jusqu’à s’écraser dans une vie à sens inique. Boxeur pour un drame en dix rounds
et un chaos.
Alors, cogne boxeur. Cogne ! Dans la furie des coups. Dans la fureur des mots sortis du tréfonds de l’humiliation. Des mots à la démesure de ton corps. Des mots à fleur de peau, à fleur de poids.
Alors, cogne Saucier. Cogne ! Vas-y ! T’as la vie au bout des mots !
Bernard Magnier
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