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Le 20 Novembre

+ d'infos sur le texte de Lars Norén traduit par Katrin Ahlgren
mise en scène Elodie Chanut

: Présentation

Le 20 novembre est l'unique texte dramatique qui aborde frontalement la radicalisation d'une jeunesse qui n'a plus aucun repère. Cette réalité est au cœur de notre société. Élodie Chanut consciente du rôle fondamental de la culture dans l'approche des problématiques sociétales, décide d'investir cette œuvre. Le 20 novembre est une pièce de Lars Noren qui s’appuie sur le témoignage vidéo laissé par Sebastian Bosse, un jeune homme de 18 ans, qui ouvre le feu en 2006 sur ses camarades de lycée à Emsdetten. Si dans les nombreuses mises en scène du texte, il était souvent question de mettre à mal le public en ne lui donnant aucun choix dans la réception de cette parole ; pour la metteure en scène il n'est plus question ici de « prendre en otage » mais bien de créer les conditions d'une réflexion collective autour des mécanismes de la violence.


Élodie Chanut joue avec les différents effets de distanciation déjà présents dans le texte et crée des variations en multipliant la mise en abyme. Elle utilise la distanciation poétique du texte et axe sa direction d'acteur sur la partition théâtrale, sans jamais créer de psychologie de personnage ou de pathos. Nathan Gabily est « dans les mots » et il nous permet de les entendre. Il donne rythme et vie au texte en s'appuyant sur ses silences, des silences nécessaires à la réception du texte. Ces temps permettant aux mots de résonner en nous, nous les intégrons sans être constamment dans l’effroi. Élodie Chanut met également en scène Nathan Gabily dans des compositions à la guitare basse, réalisées en live grâce à plusieurs pédales d'effets et de loop. Cette bande-son hypnotique et répétitive composée par le personnage, offre un temps suspendu et une représentation sensible de la spirale dans laquelle se trouve le personnage.


La scénographie replace elle aussi Le 20 novembre dans ses temporalités. En effet, ce que nous voyons est le moment exact où la parole est énoncée et cela se passe devant une caméra, dans la chambre du jeune homme. La caméra est l'objet central de la scénographie, elle crée un « 5ème mur » qui donne un nouveau degré de distanciation aux spectateurs. Sebastian Bosse se met en scène avant son passage à l'acte, Il contrôle son image. Ici, nous voyons la mise en place de cette représentation à l'intérieur de la représentation. L'acteur contrôle les lumières en direct, multiplie les adresses à la caméra et porte le costume noir que portait Sebastian au moment des enregistrements.


Cette approche en relief et en douceur du texte, tend à ouvrir le dialogue et à travailler avec le public dans le cadre d'un atelier/débat autour des questions de radicalisation et d'isolement social afin de créer des ressources communes à la prévention de l'exclusion qui mène à la violence.

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