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L'Anniversaire

+ d'infos sur le texte de Bruno Allain
mise en scène Michel Cochet

: La pièce

Chaque année, des amis se réunissent pour fêter l'anniversaire de Marie. Nous sommes le 15 août. Malgré les vacances, tous les habitués sont présents, sauf un, Pierre, le photographe, dont on est sans nouvelles, coincé dans la capitale assiégée d'un pays en guerre, quelque part en Europe… là-bas. Que se passe-t-il lorsque, profitant d'un pont aérien, il débarque ici dans la fête à Paris ?


Bruno Allain dresse le portrait d'un groupe de « quadras » épris de liberté et d'idéaux dans les années 70, cadres, artistes, chercheurs, journalistes vingt ans plus tard. A travers eux, il interroge notre rapport à la réalité d'un monde en guerre tel que nous le transmettent les médias. Une comédie grinçante, aux allures de cauchemar.



Le syndrome de la réaction
Pierre revient de Sarajevo. Spectateur, voyeur, militant engagé ?… Personne ne sait très bien. Il est là, témoin de l’horreur, traumatisé, se sentant coupable et culpabilisant les autres. Dans cette soirée d’anniversaire, lieu de l’amitié, de la bonne humeur sociale et du cynisme bon enfant, sa présence dérange, chacun se doit de réagir, de dire quelque chose… Quoi ? Que faut-il partager : la joie d’être ensemble, la colère, l’écœurement, la compassion, la honte ? C’est le désarroi. La polémique s’installe et les révoltes d’hier, immatures, non expérimentées, se changent en réactions épidermiques, primaires, hallucinées. Se propage alors le sentiment d’un vide obscène. Provoqué par qui, pour quoi…?


La réalité
La question de notre attitude face à la guerre, à la barbarie, toutes proches, nous nous la sommes posée, et nous nous la posons encore. Le propos de la pièce n’est pas d’établir le verdict qui nous amènerait à nous considérer comme coupables ou non, mais de poser le problème de la réalité. Celle d’ici et celle de là-bas.
Sur le ton de la comédie, Bruno Allain met en branle la mécanique du désir et du rejet. Il donne l’occasion à ses personnages de régler littéralement leurs comptes avec le réel. Partant d’un quotidien objectif, il nous plonge dans un cauchemar éveillé, une représentation qui se tord sous le regard et la volonté de chacun : d’un coté, Marie qui ne veut rien savoir de ce qui se passe là-bas, de l’autre Pierre qui ne veut rien reconnaître de la réalité d’ici, entre eux, Alice, Dimitri, Tara, Joseph et Hervé. Qui a raison ?
Les continents s’écartent. Le groupe part en déroute. Plus personne ne sait à quoi se raccrocher, sinon à la vision de sa propre solitude. Est-ce là la réalité ?
Au moment du dessert, la pièce propose l’irruption d’une réalité « officielle » et rassembleuse : Pierre a été victime des bombardements sur Sarajevo ; il est revenu sans corps et sans voix. Tout ce que Marie sait, et que savent les autres a été lu dans les journaux, vu à la télévision, entendu à la radio ou dans les communiqués ministériels. Cette soirée se transforme a posteriori en réalité factice, fantasmatique, mais nécessaire.

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